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Photo du rédacteurMione

Poussière d'été

Maëllie, dix-huit ans, a été victime d’un grave accident de la route dans lequel elle a perdu sa meilleure amie. Depuis, elle ne se reconnaît plus. Pour échapper à la sollicitude étouffante de ses parents et oublier son angoissant retour au cégep, la jeune femme décide de passer l’été chez sa grand-mère, dans un village côtier du Maine.


Sur place, elle fait la rencontre d’un groupe de garçons qui ignorent tout de la tragédie qu’elle a vécue. Au bord de la mer, entourée de ses nouveaux amis, et d’un certain Oliver avec qui elle noue des liens plus étroits, Maëllie se reconstruit peu à peu. Mais les événements passés, surtout ceux auxquels elle n’a jamais voulu faire face, refusent d’être réduits au silence.


Une histoire d’amour, d’amitié et de résilience qui nous emporte dans un raz de marée d’émotions.


 

En toute transparence... Quelle belle histoire d'été ! Je l'ai lu à une période où il faisait chaud et où j'avais moi-même envie de me diriger vers la côte des États-Unis. C'est une histoire très douce, même si son sujet principal est très dur. Le deuil, la culpabilité, la noirceur de l'âme font partie du quotidien de Maëllie, la protagoniste. Heureusement pour elle, il y a un groupe de garçons qu'elle croise en ville qui va la soutenir et l'aider à un moment de sa vie où elle n'a qu'une envie : s'enfuir dans sa tête, mais loin des souvenirs douloureux qui l'ont mené à s'isoler au Maine, chez sa grand-mère. Ce que j'ai aimé, c'est que malgré la présence de ces nouveaux amis, Maëllie progresse seule. Oui, elle a leur soutien, mais ce n'est pas à cause d'eux qu'elle avance dans son cheminement psychologique. Elle évolue par elle-même, en prenant conscience de ses propres limites.


J'ai beaucoup aimé les personnages, même si j'ai eu quelques fois l'impression qui leur manquait un petit quelque chose. Une profondeur supplémentaire qui nous aurait été montrée au lieu de nous être dite. Je crois que c'est là où j'ai accroché le plus. J'ai souvent eu l'impression qu'on me disait ce que Maëllie ressentait au lieu de me montrer comment elle vivait ses émotions. Ce qui est dommage, surtout lorsqu'il est question de santé mentale. Cependant, je tiens à mentionner avec honneur la représentation de l'anxiété qui est parfaite. Les crises, l'insomnie, les flashbacks (relié au Trouble de Stress Post-Traumatique). Je n'ai absolument rien à redire sur cette représentation.


Outre Maëllie, une protagoniste qu'on ne peut s'empêcher d'aimer et de vouloir prendre dans nos bras, il y a Oliver, un super personnage auquel on s'attaque rapidement. Il est là tout de suite pour l'adolescente, l'accueillant comme s'il la connaissait depuis toujours. Leur complicité était instantanée. Je ne parle pas d'un Insta Love, mais bien d'une relation où une autre personne arrive à te comprendre et à te voir derrière le masque sans parler. Oliver ne comprend pas tout, car Maëllie se braque, mais il finit par ouvrir sa carapace au rythme de la jeune femme. C'était sain, c'était beau, c'était doux. Malheureusement, comme un peu tous les autres personnages du roman, j'ai trouvé qu'on n’avait pas assez gratté dans sa vie, surtout avec son frère Parker, dont l'histoire se termine sans qu'on aille plus de nouvelles sur son comportement. C'est la même chose avec Violette, la grand-maman, personnage exceptionnel qui aurait mérité encore plus de place ! Elle a un grand cœur, une belle ouverture d'esprit. En gros, ce livre est très bon, mais j'en aurais pris plus sur les personnages.


Surtout Emma. C'est l'élément qui m'a refroidi le plus (pour un roman d'été, vous diriez que c'est une bonne chose, hein! mais non). Ce n'est pas sa présence dans l'histoire qui m'a dérangé, c'est, en fait, complètement l'inverse : sa non-présence. Emma, c'est la meilleure amie décédée de Maëllie. Celle pour laquelle l'adolescente vit un énorme deuil et tombe en dépression profonde. On voit le deuil de Maëllie à travers ses yeux. Elle mentionne Emma, l'accident par bribe, n'essaie de ne pas trop y penser, ce qui est compréhensible. Néanmoins, autant je pouvais être empathique pour Maëllie, autant j'étais incapable de ressentir ses émotions, car Emma est et reste une pure inconnue tout le long de l'histoire. À part quelques petits détails ici et là, on ne sait rien d'elle. C'était donc très difficile pour moi de complètement ressentir la peine de Maëllie en ne connaissant pas celle qui lui manque. J'aurais aimé des chapitres flashback où on aurait appris à connaître Emma, la voir vivre, savoir qui elle était en dehors des souvenirs de la protagoniste. On voit la peine, la douleur, le deuil, mais le ressentir sans connaître le personnage décédé, c'est difficile. C'est, à mon avis, ce qui manquait le plus au roman pour que je puisse totalement ressentir les émotions du récit et donc l'histoire.


J'ajouterai aussi que j'ai trouvé la fin assez rapide et précipitée, comparé au reste du récit où le rythme était fluide et facile à suivre. On a tout de même une dose de douceur et de joie, ce qui permet d'apprécier la finale, surtout que j'ai été ravie de la décision prise par Maëllie.


Donc, ç'a l'a été pour moi une très bonne lecture d'été, avec une plume satisfaisante à lire, de bons personnages et une bonne ligne narrative, mais qui aurait mérité plus de profondeur dans le background des personnages secondaires et un peu plus de montrer au lieu de dire pour vivre le roman dans son entièreté.


 



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