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Hare Krishna & Hare Rama & Mayapur

HARE KRISHNA

Mikael Dionne a seize ans, bientôt dix-sept. Il a quitté la Beauce pour une dérive montréalaise qui l’a conduit, après un vol à l’étalage raté, à devenir un dévot de Krishna. Quand il débarque dans son village natal vêtu en moine, le crâne rasé, il fait figure d’extraterrestre. C’est l’occasion de retrouver malgré lui son ancienne identité, son frère, sa parenté, ses amis, le curé de sa paroisse, qui critiquent son choix et cherchent à le ramener dans le « droit chemin ». Mais cette vie tracée d’avance peut-elle encore lui convenir ?


HARE RAMA

De retour dans sa communauté beauceronne, Mikael, victime de camarades qu’il avait auparavant subjugués, réintègre difficilement le milieu scolaire et la microsociété de ses amis poteux. Après avoir mis sur pied une cellule de méditation clandestine qui sème la zizanie à l’école du village, il se voit à nouveau partagé entre l’ancien Mikael – baveux, manipulateur, tombeur de filles et amateur de petite dope –, et le nouveau Mikael – humble, pacifiste, végétarien, empathique. De janvier à juin, tout peut arriver dans un patelin où le moindre changement aux idées reçues et aux traditions remet en question le bon ordre d’un monde provincial.


MAYAPUR

À tout juste 19 ans, Mikael part enfin pour l'Inde en direction de Mayapur, capitale spirituelle des Krishnas, en compagnie de Johanna qu'il a rencontrée au temple de Montréal. Mais la brève escale qu'ils devaient d'abord faire dans un ashram de yoga se prolonge et mobilise leurs quêtes identitaire et amoureuse. Happé par les enseignements libéraux du moine Satya, le couple fragile va voir son amour confronté aux moeurs de cette micro-société enveloppée de paix et de fraternité pour la communauté des vivants. Ils devront apprendre à vivre avec une mutation profonde de leur être dans le monde ordinaire.


 

ATTENTION, CETTE CRITIQUE COMPREND LES TROIS TOMES DE LA TRILOGIE. SOYEZ AVISÉS DE POSSIBLES SPOILERS.


Je suis à l'université et j'ai un cours sur la littérature jeunesse. Dans la liste des livres à se procurer obligatoirement se trouve Hare Krishna. Étant complètement athée, n'ayant aucun intérêt pour quelconque religion, allant même à avoir des préjugés pour les adeptes religieux (que ce soit christianisme, islamisme, hindouisme, peu importe), j'avais mes propres craintes vis-à-vis ce roman qui s'est dévoilé être le premier tome d'une trilogie.


Et j'ai été bousculée d'une incroyable façon.


En commençant ma lecture d'Hare Krishna, j'avais peur d'une apologie de la religion, mais ce n'était pas du tout le principe du roman. Mikael, c'est un adolescent troublé, en recherche constante de sa personnalité. Il suit les autres, il est méchant, cruel, c'est un intimidateur qui consomme et ne pense qu'à la débauche. Et, d'un coup, il tombe sur les dévots de Krishna et sur la culture de l'hindouisme. Sa vie change du tout au tout. Mais, le roman, au lieu de nous faire voir ça comme un "la religion règle tout", nous montre le contraire. On peut se trouver dans la religion, mais est-ce vraiment nous qu'on trouve ou simplement une autre façon de suivre aveuglement des règles ? Parce que la société c'est ça. Peu importe où on se trouve, on doit suivre ce qu'on nous dit. Par nos parents, à l'école, à notre emploi... et même dans un monastère. Pourtant, Mikael croit que sa voie, sa vie, sa façon de penser, c'est celle des dévots de Krishna. Adieu la drogue, la méchanceté, on a devant nous un nouveau Mikael.


La puissance de ce livre c'est la perception qu'on peut avoir de l'histoire. Est-ce qu'on se penche vers Mikael pour essayer de comprendre son choix, est-ce qu'il est vraiment devenu une autre personne, est-ce que cet éblouissement religieux est vraiment la bonne chose pour lui... ou on se penche dans le jugement de son entourage, la crainte de l'inconnu, les préjugés vis-à-vis les dévots, leur allure sectaire. Des deux côtés, il y a de bons arguments comme des mauvais. J'étais certaines que j'aurais pris le parti de la famille de Mikael qui est dans l'incompréhension, mais finalement, je me suis surprise à essayer de comprendre l'adolescent.


En fermant le livre, j'ai réalisé que j'avais eu un coup de coeur pour cette histoire qui n'était pas du tout celle à laquelle je m'attendais. J'y ai vu une quête identitaire, une recherche de sa place en société, un processus d'affirmation, bien plus qu'une histoire de religion.


Pourtant, ça va m'avoir pris presque 4 ans avant d'acheter les deux tomes suivants. Je ne sais pas pourquoi, quelque chose me bloquait. J'ai légèrement compris pourquoi rendu à la lecture de Mayapur, mais avant toute chose, j'ai découvert Hare Rama.


Mikael est pris entre le nouveau lui et l'ancien lui et tente de trouver sa place. Même si j'ai préféré Hare Krishna, j'ai pu apprécié cette suite, car il y a quelque chose de fascinant avec cette histoire. Je ne sais pas si c'est l'écriture ou bien comment nous est présenté le récit. Même si je je ne suis pas spirituelle pour deux sous, j'arrivais à être fascinée par Mikael.


Ici, l'adolescent est plus qu'en recherche de son identité, il est complètement perdu, encore plus qu'avant. J'ai été en admiration devant son évolution et ses réflexions, car il n'y a rien de pire que d'être prisonnier de sa tête et ne pas savoir quoi faire, car on ne sait pas qui on est. Mikael est pris entre le "monde normal" et le "monde spirituel" et tente par tout les moyens de joindre les deux, sans savoir si c'est possible. Je suis d'avis que l'important est de vivre pour soi-même, mélanger un peu tout nos apprentissages, afin de fabriquer ses propres croyances et ses propres valeurs. Puis, j'espérais que Mikael comprenne tout ça en vieillissant. Malheureusement, le principal problème, c'est qu'autant qu'il se cherchait, autant il attend qu'on lui dise qui il est et comment être lui-même. Je croyais qu'à la fin de ce deuxième tome il aurait compris que ce cheminement est personnel, surtout avec les apprentissages de Krishna, mais j'avais l'impression qu'on avançait pas assez dans la compréhension de Mikael.


Malgré tout, j'ai aimé la rédemption de plusieurs personnages, incluant celle de l'adolescent qui m'a paru sincère. Et j'ai eu beaucoup de mal avec les pétitions et critiques de certains parents vis-à-vis la religion dans le roman. Ça a ouvert une belle réflexion sur nos actions et nos valeurs personnelles, je trouve. Mais autant que je suis pour la laïcité, je suis aussi pour l'ouverture d'esprit.


Ce que Mikael semblait démontrer à la fin d'Hare Rama...


Je crois que mon cerveau, inconsciemment, repoussait le moment où j'allais lire Mayapur qui est, à mon avis, le pire des trois. Le livre de trop, celui qui n'aurait jamais dû exister. Le roman qui a choisi le mauvais chemin pour son personnage principal.


J'ai été vraiment déçue, car je m'attendais à ce que Mikael grandisse, apprenne de ses erreurs, soit plus mature, là qu'il a 19 ans, qu'il commence à sortir de l'adolescence. Pourtant, j'ai eu l'impression que ce roman ne servait qu'à tourner en rond autour des mêmes mentalités, réflexions et erreurs que l'adolescents a vécu avec les dévots de Krishna et sa propre famille. Là, il suivait un autre gourou pour être mieux avec lui-même, pour finalement ne pas s'être trouvé et chercher ailleurs. Continuellement. Comme j'ai mentionné plus haut, Mikael attend qu'on lui dise et lui donne toutes les réponses. Je croyais simplement que ce tome-ci, il comprendrait que ce n'est pas possible au lieu de suivre le même chemin.


C'est pourquoi j'ai trouvé que la fin n'était pas satisfaisante du tout. Les longueurs du roman m'ont déprimé et j'étais en train de me fâché contre Mikael, alors que je l'aimais énormément. Ce troisième tome était trop différent des deux autres, trop à l'opposé de l'enlignement de Mikael à la fin de Hare Rama et surtout, pour finalement nous ramener au point de départ.


J'aurais adoré que Mikael se trouve, grandisse vraiment, apprenne de ses expériences. Il y avait un potentiel incroyable avec ce personnage et c'est l'espoir que m'a offert les deux premiers tomes, mais pas la finale. Je dirais que pour pouvoir savourer pleinement l'histoire de Mikael, il suffit de lire Hare Krishna et Hare Rama, puis de s'inventer une suite pour l'adolescent.


 





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