Réécrire les étoiles d'Amélia Varin

Réécrire les étoiles d’Amélia Varin (Erato-Éditions)

Elle était différente. Et ça a suffi. Elle était différente. Et c'est ce qui l'a tuée. Moi j'étais là. Amie. Amoureuse. Spectatrice. J'étais là à me demander ce que je pouvais faire, sans jamais agir. Juste là. Comme une ombre, attendant patiemment dans le noir... Et si j'avais cessé d'attendre ? Et si j'avais réagi ? Emma... Emma... Et si on pouvait réécrire les étoiles ?

Je dois l’avouer, ce Service Presse, je l’ai choisi. Normalement, je reçois des demandes, beaucoup trop pour tout accepter je vous jure, mais cette fois-ci, pour cette semaine spéciale, je cherchais un SP (publiés les dimanches) pour conclure en beauté. J’ai cherché, cherché, encore et encore et je suis tombée sur celui-ci. La couverture me parlait, le titre aussi, il y avait quelque chose dans la description qui me disait que c’était lui et pas un autre. Je ne me suis pas trompée.

Amélia Varin est une jeune auteure et étudiante en économie française. C’est sa passion pour la lecture qui lui donne envie d’écrire ses propres histoires. Mais, il y a également un principal élément déclencheur à cette envie et c’est de communiquer au monde la douleur qu’elle a vécu : celui du harcèlement scolaire. À travers ses courtes histoires, elle tente de sensibiliser ses lecteurs. C’est son recueil de nouvelles sur ce thème, « Douloureuse souffrance, quand le gouffre te précipite », publié chez Évidence Éditions, qui la fera devenir auteure. Après ce recueil, elle se tourne vers deux maisons d’édition pour publier ses textes : Alter Real et Erato-Editions. Pour la première elle publiera trois nouvelles : « Un vide couleur brique », « Miroir, mon beau miroir » et « L’auréole ». Chez Erato, se sera sept nouvelles qui y seront publiées : « Des vies, une histoire et bien d’autres », « Dans un battement d’ailes », « Réécrire les étoiles », « Une dure journée », « About us (Tome 1) », « Ma douleur, mon regret » et « Crazy Killers ». L’auteure travaille sur d’autres projets, mais elle tente de se spécialiser sans les récits réalistes courts.

Au début, j’ai eu peur. Combien de fois ça m’est arrivé d’être attiré par un texte et que finalement ça ne se déroule pas du tout comme prévu. Je suis honnête, j’ai un peu peur des auto-éditions et quand j’ai vu que celui-ci en étant un, avant d’être republié chez Erato-Editions, ça m’a inquiété un peu, mais j’ai foncé. Aucun regret ! J’ai été impressionnée à plusieurs niveaux, alors je vais y aller une étape à la fois.

Premièrement, sachez qu’il y a une playlist proposée pour la lecture. J’ai essayé, mais il y a trois chansons dans une autre langue qui m’ont dérangé, alors j’ai laissé tomber. Je trouvais ça étrange et je trouvais que ça ne fonctionnait pas du tout avec la lecture. Cependant, anecdote cocasse. Quand j’ai pris ce Service Presse, j’ai juste été attirée sans savoir pourquoi. En regardant la playlist, je vois la chanson « Rewrite the stars » qu’on retrouve dans la comédie musicale « The Greatest Showman » qui est ma comédie musicale préférée. Alors sur le coup j’étais comme « aww nice ! » et après ma lecture, le titre, tout ça, j’ai finalement compris (oui, j’ai lu le texte à 3h du matin, navré mon cerveau n’était pas vite) que cette chanson que j’adore depuis des mois était un peu l’inspiration de la nouvelle. J’appelle ça un signe du destin, d’accord ?

Je savais que c’était une nouvelle, cinquante pages environ, mais j’aurais tellement aimé en avoir plus ! J’aurais aimé en apprendre plus sur Emma, mais aussi sur Justine. Il manquait de profondeur aux personnages. Leur relation est vraiment unique et le thème de l’homosexualité est bien présent, car le personnage de Justine s’inquiète, se questionne, elle se cherche auprès d’Emma. Une de mes scènes préférées du récit c’est lorsque l’adolescente fait son coming out à la bibliothécaire. C’est léger, pourtant très beau.

Le texte s’inscrit dans une romance homosexuelle qui comporte des différences et ça fait beaucoup de bien à la littérature qu’on peut lire dans la communauté LGBTQ+.

Le récit est magnifique, on ressent très bien les émotions, on arrive à comprendre un peu entre les lignes ce qui se passe, le but ce n’est pas de faire du suspense, mais de montrer l’impact d’un geste. L’auteure rentre dans le vif du sujet sans tourner autour du pot.

Ça commence sans réelle introduction. Il y en a une, mais très courte. On a de la difficulté un peu à comprendre réellement la peur d’Emma face à l’intimidation qu’elle vit, un, car elle est muette, mais aussi parce que l’auteure était très rapide à séparer son personnage du lieu de ses maltraitances. Alors je trouvais ça un peu étrange que dès qu’Emma mettait les pieds à l’école, c’était une catastrophe, sans aucun beau moment. Ayant été victime d’intimidation, je sais que c’est difficile, mais ce n’est pas tout le temps, toutes les heures, toutes les minutes, toutes les secondes. Il manquait un petit quelque chose qui aurait pu rendre légèrement moins cliché et dramatique à certains endroits.

Malgré tout, l’immersion est totale. Il y a quelques éléments qui sont clichés, comme j’ai dit, mais d’autres qui sont simplement magnifiques. Emma est une passionnée d’astronomie. Les étoiles, ça lui parle. Je sais qu’à un endroit l’auteure, je crois qu’elle a fait une erreur et a écrit « astrologie » au lieu d’astronomie, ce qui est différent. C’est rattrapé par la suite. Cette connaissance des étoiles était agréable et j’ai trouvé ça adorable. Les scènes d’Emma et Justine étaient très mignonnes et on pouvait vraiment ressentir leurs sentiments, autant la peine et la douleur de l’adolescente muette que la peur et l’incompréhension de la part de Justine.

Je dirais que cette immersion est causée par l’auteure et sa plume. C’est très délicat sans aller dans le familier, c’est doux sans aller dans la naïveté et l’enfantin. J’ai apprécié son écriture. De plus, pour son histoire, elle mettait à chaque début et fin de chapitre des passages qui proviennent de la tête d’Emma, alors que le narrateur est Justine, c’est agréable, surtout quand on se rend compte que ces passages sont en réalité la lettre d’adieu d’Emma après son suicide, pour celle qu’elle aime. Cette construction était très belle et je me suis avouée surprise ! C’était magnifique ! Autant le suicide est prévisible avec la C4, que la lettre, je ne m’y attendais pas du tout !

On comprend donc, grâce aux émotions de Justine, qui se sent coupable de ne pas avoir fait quelque chose, principalement, que l’intimidation, le harcèlement, les commentaires ont un réel impact sur les gens. Emma voulait réécrire les étoiles pour avoir une belle histoire. Une histoire où on l’aimerait à sa juste valeur et qu’on l’accepterait.

La fin pour Justine je l’ai trouvé assez cliché et précipité. Je ne m’y attendais pas vraiment et au début, j’étais même déçue que l’auteure ait été vers cette voie-là. (Non, elle ne se suicide pas pour rejoindre Emma). C’est lorsque je me suis rendu compte qu’il y avait deux chapitres après l’épilogue que j’ai compris. Je sais, dit comme ça c’est étrange, mais en finissant ma lecture, j’ai fait « wow ».

Je ne vous révèle pas la fin, parce que ce serait enlever toute l’expérience de la lecture. La seule chose que je peux dire, c’est que le thème de réécrire les étoiles était bien présent et c’était d’une beauté absolue. J’ai lâché un « wow », oui, mais aussi un « aww » et un « ben noonnn ». Vraiment, mes émotions étaient toutes retournées et l’auteure a réussi à me faire encore plus apprécier son texte.

Je ne pensais pas être impressionnée à ce point. C’est vraiment une histoire que je conseille à tous. Ce n’est pas long à lire, c’est bien écrit, très doux et pourtant si mature. Un sujet qui va vous sensibiliser à travers une belle romance. Le livre se vend en version Kindle sur Amazon Canada au prix de 2,99$ (le lien est sur la photo, vous n’avez qu’à cliquer). Pour ce prix (qui m’étonne beaucoup !) n’hésitez pas à l’acheter, il vaut vraiment la peine.

Et si vous le lisez, n’hésitez pas à me donner votre avis !

Note finale :