L’adolescence n’est facile pour personne. On se cherche une identité à travers les nouvelles expériences, les jobines et les premières amours. Mais Mariana a un avantage sur les autres, elle sait déjà quoi faire de sa vie : si elle ne meurt pas – d’ennui dans un trop long trajet d’autobus ou d’un coup de couteau dans une bagarre –, avec son talent naturel, elle sera joueuse de soccer professionnelle! Rivière-des-Prairies, c’est l’intensité de l’adolescence combinée à celle de Mariana. Tenez-vous bien : ça va chauffer.
En toute transparence... je me pensais pas retomber aussi intensément dans mes souvenirs d'enfance. J'ai, moi aussi, passé une partie de ma vie à Rivière-des-Prairies, non loin de l'école Notre-Dame-de-Fatima et de l'école secondaire Jean-Groulx. Mais, comparé à Mariana, j'étais encore dans l'enfance, alors qu'elle était adolescente, puisque nous avons cinq ans de différence.
Cela ne m'a pas empêché de reconnaître les chansons qu'elle écoutait. De faire son trajet dans ma tête. Avec ce livre qui retrace son passé, elle a ouvert une porte au mien, ce qui était autant étrange qu'intéressant.
Alors que je vivais dans la maison de ma Nonna (non, elle n'exagérait pas en parlant des Italien dans le coin), Mariana vivait à une rue de la maison de mon oncle et de ma tante où je passais plusieurs journées d'été avec ma cousine à écouter la même musique populaire du début des années 2000. En vrai, j'ai presque été déçue qu'elle ne mentionne pas le jeu de la Fureur sur CD qui était le top du top à l'époque. Ça ne nous rajeunit pas ce genre de souvenir et ce genre de livre non plus !
Peut-être parce que j'avais des points communs avec son récit, j'ai à avoué que j'ai préféré ce livre-ci à Montréal-Nord. J'ai simplement adoré ses anecdotes sur son adolescence, sans aucun tabou, ses déboires amoureux, sa quête identitaire, son ouverture sur la sexualité, ses peurs et ses erreurs. Rivière-des-Prairies c'est plus qu'un quartier et une "énième biographie d'une vedette". C'est un livre très transparent qui montre une personne imparfaite. Et ça, j'adore. J'aimerais également mentionner les couilles en or double platine de Mariana Mazza, parce qu'avouer dans un livre que tu as volé des Italiens, c'est... Écoute, juste le geste en soi nécessite des couilles d'acier et de ne pas avoir peur pour sa vie. Le raconter dans un livre, c'est double plaqué. Surtout quand tu sais que le bonhomme avait des connexions, hum. Comment dire ça... Mariana avait des doutes sur si le grand boss faisait partie de l'organisation M. Vous savez laquelle je parle. Ça ne l'a pas empêché de le voler... alors que ses doutes étaient réels... et qu'elle le dit dans un livre. Je vous le dis, couilles en or double plaqué platine.
Mais, le moment qui m'a le plus fait rire et auquel je ne m'y attendais pas, c'était de lire une description de ma marraine. Même si les noms ne sont pas mentionnés, les descriptions sont irréfutables. Premièrement, le passage où sa gérante lui demande si elle a frenché, je pouvais entendre ma marraine avant même de lire la suite du passage. Dès qu'elle a dit qu'elle travaillait à l'Intermarché, au même moment où ma marraine était gérante, je savais qu'elle allait probablement dire quelque chose sur son toupet. Comme de fait, elle l'a mentionné. Avec aucune délicatesse. J'ai tellement ri. C'était la description la plus on point. Et j'aimerais ajouter un commentaire sur la deuxième gérante que la mère de Mariana détestait, car elle était "hypocrite". Je rétablis les faits ici : elle avait tout à fait raison. J'ai passé cinq années de ma vie à entendre ma marraine chialer sur sa collègue gérante en français, anglais et italien. Pis tu savais que lorsqu'elle utilisait l'italien, c'est qu'elle avait vraiment abusé cette journée-là. Et pour l'avoir côtoyé plusieurs fois, je ne pouvais qu'appuyer ce passage.
En vrai, je n'ai jamais autant regretté que ma mère soit morte si tôt, car je n'avais qu'une envie : l'appeler pour lui parler de tout ça.
J’ai juste adoré ma lecture, j’ai eu du plaisir, j’ai replongé dans mon propre memory lane à travers le sien pis ça m’a fait un bien fou. Mon avis est donc très biaisé, mais je m'en fiche. Ça m'a fait du bien et c'est le plus important.
En tout cas, on sait de quoi on va parler à Noël!
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