Le feuilleton des pousses – Partie 1.1
Qu’est-ce que c’est que le feuilleton des pousses ? C’est une idée de la maison d’édition Luzerne Rousse. Sept histoires. Un chapitre par mois pendant douze mois. C’est ce qu’on appelle dans le milieu littéraire un « roman-feuilleton » à la base très populaire dans les journaux dès le 19e siècle. Un feuilleton, à la base, se trouve à être le bas d’un journal, également appeler le « rez-de-chaussée » et les écrivains qui écrivent des feuilletons sont appelés des feuilletonistes. Bien évidemment, avec la disparition progressive du format papier, les éditrices de chez Luzerne se sont mises d’accord avec plusieurs auteurs pour offrir une nouvelle version de ce concept en l’offrant de façon numérique. Ainsi, chaque premier du mois, vous recevrez un courriel avec le chapitre du feuilleton que vous avez acheté.
Pour ma part, j’ai succombé à trois pousses sur les sept pour plusieurs raisons. Certains styles m’accrochaient moins que d’autres (ce qui est absolument normal et correct), mais également parce que je n’avais pas le budget (ce qui est correct aussi !). Cependant, même si certains styles m’approchent moins, je veux tout de même me procurer toutes les pousses. Quand ? C’est incertain, mais ce sera fait ! C’est pour cette raison que cette partie est intitulée 1.1. Car à la fin des douze mois, je publierais la partie 1.2 concernant l’entièreté des trois pousses ici présentes. Pour les autres, le sujet sera intitulé partie 2, tout simplement.
Alors je vous présente mes trois achats :
1- L’aube des Damnés de Stéphanie Perron. Auteure de « Nées autres » chez les éditions 3 sista et Corde Raide chez les Éditions de Mortagne, elle publiera également Les Damnés : Portalington chez Luzerne Rousse au courant de l’année. Comme vous l’aurez deviné, son feuilleton se trouve donc à être un prequel de sa série steampunk. Soyez rassuré, les deux se lisent indépendamment, vous n’avez pas besoin de lire « L’aube des Damnés » pour commencer Portalington.
2- Derrière l’objectif de Janney Deveault et Sophie Vaillancourt. Janney, auteure chez Luzerne de quatre romans (bientôt cinq !), soit Elles, Incandescence et Déchéance, elle publiera le troisième tome de sa série Feu et Ombre dans un avenir proche (Donc pas en 2025, hihi) et Branché sur toi, coécrit également avec Sophie. Quant à Sophie, en plus d’être éditrice chez Luzerne, elle publiera ses premiers écrits avec Janney avec le Boys love et maintenant, le feuilleton.
3- La dernière harde de Sandra Dussault. Elle aussi, ce ne sont pas ses premiers écrits ! Connue principalement pour ses œuvres jeunesse chez Boréal et Québec Amérique, elle fait le saut chez Luzerne avec son feuilleton fantastique.
Sachez également que vous pouvez vous procurer :
1- La couleur de l’obscurité par Maxim Poulin et Frédéric St-Jean
2- Projet MK-12 de Marie-Frédérique Poirier
3- Rats et Corbeaux de Pierre-Olivier Lavoie
4- Le briseur d’Os de Geneviève Boucher
Le lien pour vous les procurer se trouve juste ici : https://luzernerousse.com/feuilleton-pousses/
Sur ce, lançons-nous dans le vif du sujet !
L’AUBE DES DAMNÉS de Stéphanie Perron
Tout jeune, je rêvais d’aller à l’Académie pour devenir un des soldats de la garde Nord de Portalington. Je ne savais pas ce que j’allais bien pouvoir faire de ma vie, contrairement à mon meilleur ami Edward : la sienne était toute tracée. Tôt ou tard, il allait reprendre les rênes du collège Ravensdale, fondé par sa famille.
Et c’est ce qu’il a fait, alors qu’il était à peine âgé de 25 ans. J’ai assisté à la cérémonie organisée en l’honneur de sa nomination au poste de directeur. Ce soir-là était un point tournant dans sa vie, mais il l’a été dans la mienne aussi.
Ce soir-là, nous sommes morts.
Comme premier chapitre, ça commence fort. On ressent le style steampunk dans tous les détails : l’ambiance de la ville, du restaurant, des vêtements, dans leur façon de s’exprimer. Ça irradie du style. Si vous ne savez pas ce qu’est le steampunk, je vous redirige vers Google. Les deux personnages qu’on rencontre sont sir Alexander et sir Edward. J’ai déjà un petit coup de cœur pour Alexander, peut-être parce que c’est le narrateur, mais il dégage un je-ne-sais-quoi de particulier qui m’attire. Une aura mystérieuse. Un autre détail est la suspension du temps. En quelle année sommes-nous ? D’un côté, je ressens l’ambiance victorienne, même à la limite le 18e siècle, alors que de l’autre, il y a un petit côté moderne qui titille dans les détails : l’industrie, le transport, etc. Je trouve ça spécial et particulièrement intrigant. J’adore le sentiment d’être perdu dans une époque qu’on ne connaît pas. Le seul côté un peu plus négatif que je donnerais à ce premier chapitre est que le mystère dans celui-ci, comme la cérémonie, est dévoilé dans la description du feuilleton. À part de ça, j’ai déjà hâte au mois prochain et je suis particulièrement impatiente de découvrir la suite !
9.5/10
DERRIÈRE L’OBJECTIF de Janney Deveault et Sophie Vaillancourt
Pardonne-moi.
Ce sont les dernières paroles que Zachary Winters ait prononcées, dans un live sur son compte Instagram, avant de se suicider. Mais à qui les adressait-il? À son copain, Alexis? Ou encore à Jackson, la coqueluche d’Instagram?
Chose certaine, les vies des deux jeunes hommes se percuteront de plein fouet. Anéanti par la mort de son copain, Alexis entreprend un jeu dangereux où séduction et désir de vengeance seront de la partie. Il est certain que Jackson, le célèbre influenceur, est responsable du suicide de Zach.
Mais la vérité n’est pas aussi limpide qu’elle y paraît. Surtout lorsque Jackson est dans le portrait.
En embarquant dans ma lecture, j’ai eu un petit choc auquel je ne m’attendais pas. J’étais certaine de pouvoir savoir quelle auteure était derrière quel passage, mais : non ! Je suis incapable de savoir qui a écrit quoi ! C’est limpide, unifié, on dirait une seule voix, une seule plume. Je trouve ça vraiment impressionnant et j’adore ! Les évènements, eux, ne prennent pas beaucoup de temps à se mettre en place. On commence avec le live de Zachary qui se suicide quelques instants plus tard sous les regards désespérés d’Alexis et Jackson. On se rend compte que, malgré leur relation, Alexis n’était peut-être pas aussi proche de Zach que ne l’était peut-être « Jax » dans les derniers moments de la vie de son petit-ami.
Après ce premier chapitre, je vais l’avouer, je n’ai pas de préférence entre les deux protagonistes. Autant Alexis je le trouve légèrement froid, même un peu distant, face à la situation. On ressent sa peine, certes, mais il y a une certaine froideur qui émane du personnage qui me déplaît légèrement. Cependant, j’adore sa rhétorique et sa manière de penser face aux réseaux sociaux, ses réactions face à Jackson et devant les policiers. Il y avait un petit côté vulnérable, mais également… féroce ? C’est difficile à expliquer ! Bref, Alexis je ne sais pas trop quoi en penser encore pour le moment.
Quant à Jackson, je suis d’accord avec Alexis, le mot « jackass » lui va très bien. Ses messages sur Instagram, sa superficialité face au colis, urgh. Il m’énervait un tantinet et il est exactement la représentation des influenceurs que je déteste voir polluer Instagram croyant être des vedettes et des êtres extraordinaires. Mais, ces personnes sont souvent vides de sens, vides d’esprit, vides de l’intérieur et j’ai cru ressentir la même chose dans le personnage de Jackson. Lui aussi a une vulnérabilité qui peut être découverte. Et honnêtement, ça m’intrigue.
Je suis vraiment curieuse pour la suite. Je me demande jusqu’où ça va aller, mais surtout si le duo sera capable de me surprendre en s’éloignant de certains clichés. 8.5/10
LA DERNIÈRE HARDE de Sandra Dussault
La vie de Laurie Jones est chamboulée lorsque son père décède brusquement. Vivant seule avec lui depuis toujours, elle est étonnée d’apprendre que c’est sa grand-mère maternelle qui prendra soin d’elle. La vieille femme l’amène donc sur l’étrange île où elle habite avec sa fille, la mère de Laurie.
L’adolescente est fébrile de faire la connaissance de cette mère qui l’intrigue, mais dont elle n’a aucun souvenir. Toutefois, leurs retrouvailles devront attendre. Laurie apprend qu’elles sont les descendantes d’une longue lignée de femmes ayant un seul et unique objectif : protéger la dernière harde, coûte que coûte.
Ça en fait beaucoup pour Laurie, qui devra digérer toutes ces nouvelles informations et accepter son destin – ou pas!
J’ai eu un peu plus de difficulté à me plonger dans l’histoire de Laurie, je l’avoue. Malgré tout, il y a du gros potentiel. J’ai eu quelques sursauts à certains passages de lectures, le premier étant quand Denise annonce la nouvelle à Laurie à propos de son père. C’était direct, un peu froid. J’ai trouvé qu’il manquait beaucoup d’émotion dans une scène comme celle-là. De plus, lui dire à la toute fin qu’elle est travailleuse sociale fait du sens dans l’écrit, mais dans la vraie vie, c’est une autre chose. Je comprends la nécessité de garder le secret pour le « punch » de l’accident, mais en même temps, puisque Laurie parle de son père comme étant la seule personne dans sa vie, on se doute bien qu’il y aurait un rapport. Alors j’ai trouvé ça un peu maladroit. Cependant, le personnage de Laurie, gros coup de cœur. J’ai ressenti un gros plein d’amour dès le début. La scène de l’hôpital est venue me chercher. J’ai adoré ce bout, même s’il était court. Son attitude face à sa grand-mère, vis-à-vis la situation, non, rien à dire, Laurie, wow ! L’auteure a utilisé plusieurs expressions qui m’ont plu à plusieurs endroits du texte. Comme c’est la première fois que je la lis, je ne peux pas comparer, mais j’ai bien aimé sa plume. Bien que j’aie trouvé que le tout allait peut-être un peu rapidement, j’ai apprécié ma lecture. J’avais envie d’avoir le prochain chapitre tout de suite, ce qui est bon signe m’a-t-on dit !
8/10
Comments