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Alexandre Poulin, parolier, chanteur, conteur, poète.

HORS-SÉRIE : Alexandre Poulin, parolier, chanteur, conteur, poète.


Je n’ai pas hésité à faire mon premier hors série sur ce poète incroyable. La musique et la littérature sont étroitement liées. Ils sont tous les deux écrits, racontés, mais un est chanté, alors que l’autre est simplement lu. Pourtant, un chanteur peut facilement être considéré comme un poète, c’est mon opinion à propos d’Alexandre Poulin. Ses textes, non seulement criant de vérité, sont empreint d’une émotion qui vient nous chercher jusqu’au plus profond de notre être.


Québécois, né à Sherbrooke, Alexandre Poulin arrivera à vous charmer avec son petit accent. Pourtant, il est un auteur-compositeur-interprète qui est facilement compréhensible dans toute la francophonie. Ancien professeur de français, son titre « L’écrivain » sera même enseigné dans les écoles (je vous en parle plus tard). Il apprend par lui-même la guitare, mais joue également de l’harmonica, entre autres. Il a fait ses études à l’Université de Sherbrooke et a vendu 5000 exemplaires de ses démos en jouant au château Bromont. Il passera également un moment à performer au Costa Rica. En revenant au Québec, il décide de sortir ses albums. Il reçoit sa première nomination à l’ADISQ avec son premier album en 2009 comme Révélation de l’année et gagnera en 2011 le prix de l’auteur-compositeur francophone de l’année. Il compte cinq albums à son arc : Alexandre Poulin (2008), Une lumière allumée (2010), Le Mouvement des Marées (2013), Les temps sauvages (2016) et Nature humaine (2019).


Pour ce hors-série, je vous parlerais en profondeur de quatre chansons, mais il y a également trois chansons en plus que je peux considérer comme mes favorites, sans les inclure dans cette critique. Le but d’un hors série est de sortir de la littérature pendant un moment et appréciée des textes qui peuvent être vus autrement : chanson, films, pièces de théâtre, comédies musicales, etc. Vous allez sûrement donc voir ce texte d’une façon différente.


 

L’ÉCRIVAIN (Une lumière allumée — 2010)


J’ai grandi pas loin d’ici Dans le 3e arrondissement Où les rêves se font endormis Une fois debout, on a pu l’temps

Mon père gagnait sa vie À l’usine de Camaro Pareil comme son père avant lui Même qu’il posait le même morceau


Ma mère faisait des ménages Moi, j’rêvais d’être écrivain Et pis de pelletée des nuages Pour que le soleil brille enfin

Mais j’étais si mauvais à l’école Que je pensais pas que j’y arriverais J’tais pas de ceux qu’on traitait de « bolle » Même quand j’donnais tout c’que j’avais


Mais y avait monsieur Désilet Un prof fin et disponible Qui m’avait pris sous son aile Et croyait en mon talent subtil

Dommage, ça n’allait rien changer J’coulerais le test du Ministère Lundi, j’enverrais mon C.V. À l’usine de mon père


Mais la veille de l’examen final Le bon monsieur Désilet M’a tendu un crayon banal Roulé dans un velours épais

Et puis, tout en fixant ma main Y a dit : « C’crayon-là y est magique Prends-le demain pour l’examen Il sait les réponses et les répliques »


J’ch’pas du genre à croire tout c’qu’on me dit Mais mon prof inspirait confiance Pis j’voulais croire un peu aussi Qu’j’avais peut-être encore une chance

D’ailleurs, à la seconde où je l’ai pris J’ai senti comme un changement J’vous jure que j’vous compte pas d’menteries Non, le crayon était vivant


Et contre toutes mes espérances Y écrivait pratiquement tout seul Sans blague, ç’avait presque pas de sens De le voir danser sur les feuilles

J’ai donc passé mon examen Comme un p’tit test de routine Avec quelque chose comme 80 Presque aussi haut que mon estime


J’aurais dû rendre le crayon J’étais quand même pas un voleur Mais pour une fois qu’j’me trouvais bon Pis qu’l’avenir était en couleurs

J’ai mis le stylo dans ma poche Pis j’suis parti en courant La conscience aussi lourde qu’une roche Qu’on brise pour en faire du ciment


Et au fil des années J’suis devenu l’auteur que j’espérais J’ai même vendu dans le monde entier Tous mes bouquins et mes essais

Mais avec le sentiment étrange Qu’au fond j’avais rien accompli Le crayon vainquait les pages blanches Moi, je n’étais que son outil


J’me suis mis à boire plus qu’il ne faut Pour oublier qu’je n’étais rien Que j’roulais dans une Camaro Sur laquelle mon père s’usait les mains

En plus, j’avais toujours peur Qu’on me vole mon précieux crayon Ou que me dénonce mon professeur Là, c’en serait vraiment fini pour de bon


Il m’a retrouvé hier soir À une séance de dédicaces Tout autour de ses yeux noirs Le temps avait laissé sa trace

Je lui devais mon succès Et des excuses comme de raison J’ai dit : « Monsieur Désilet, Vous venez chercher votre crayon? »


Il m’a souri tristement En disant : « T’as toujours pas compris Y est dans ta tête, ton grand talent Le stylo v’nait d’chez Uniprix »

« Laisse-moi te regarder maintenant Je suis si fier de toi Y a pas un seul de tes romans Que j’ai pas lu au moins trois fois »


Moi, j’me suis levé d’un coup J’en croyais juste pas mes oreilles J’ai pris mon vieux prof par le cou La vérité me donnait des ailes

Tellement qu’en arrivant chez moi J’ai jeté le stylo par la fenêtre La lumière brillait sur les toits Et les mots dansaient dans ma tête


J’ai pas fermé l’œil de la nuit J’ai écrit sans m’arrêter Le nombre de feuilles que j’ai noircies J’pourrais même pas les compter

Ça raconte l’histoire d’un p’tit gars Qu’y a tellement pas confiance en lui Qu’il trouve plus facile de croire Qu’un crayon peut faire d’la magie


Car dans le 3e arrondissement Les rêves volent pas très haut On les laisse traîner sur un banc Devant l’usine de Camaro


Et comme on entend la machinerie Crier jusque dans » cour d’école On comprend vite dès qu’on est p’tit Qu’y a juste les oiseaux qui s’envolent


J’ai choisi cette première chanson, parce que je crois qu’en la lisant, elle a du sens pour n’importe quel auteur ou écrivain. À tout moment, il nous arrive d’avoir des doutes, lorsque nous sommes à l’école surtout, mais même en tant qu’adulte quand nous sommes seul devant papier et crayon ou encore devant un ordinateur. En effet, moi, je n’étais pas de ceux qu’on traitait de bolles. J’étais très basse dans la moyenne. J’écrivais tout le temps, des poèmes, des chansons, ses nouvelles, des petits textes par ci et par là, mais j’étais très mauvaise en français. La grammaire et moi n’étions pas amis (comme vous pouvez sans doute vous en rendre compte). Tout comme le jeune garçon de l’histoire d’Alexandre Poulin, j’ai eu des professeurs qui m’ont dit de ne pas lâcher, que si c’était mon rêve, de foncer. Je doutais encore de moi et j’étais au Cegep. J’avais les pires notes en Création littéraire. Mon enseignante ne m’aidait pas du tout, j’avais l’impression d’être incapable de faire quoi que ce soit. J’ai persévéré, quand des gens autour de moi m’ont dit que j’avais une plume bien à moi. Pas la plus belle, mais assez pour qu’on puisse me lire, qu’on ait envie de me lire surtout. Puis, j’ai rencontré mon enseignante en création à l’Université Laval. Mélissa Verrault. Cette femme est mon Monsieur Désilets. Elle ne m’a pas donné de crayon, mais elle m’a donné des rêves. Elle m’a lu, critiquer, mais surtout, m’a aidé à m’améliorer. Elle m’a donné ma magie.


La première fois que j’ai entendu la chanson d’Alexandre Poulin, j’ai pleuré. Mon histoire n’est pas celle de ce petit garçon qui a de la difficulté à l’école, mais elle y ressemble. J’avais des points communs avec les paroles de cette chanson et je me voyais, rushant à l’école pour faire les meilleurs textes possibles, me disant : un jour, tu seras écrivaine. Crois-en toi. C’est un long cheminement qu’on nous apprend à travers cette chanson. Que malgré le succès, on peut toujours douter de soi-même et avoir des pensées néfastes. L’important, c’est de faire ça pour soi et d’aimer ce qu’on fait. C’est un excellent texte d’Alexandre et c’est l’une de mes favorites, car elle me sert un peu de catharsis.


 

LA P’TITE ROSALIE (Alexandre Poulin – 2008)


Pendant qu’dans les parcs de Montréal Des enfants jouent avec des seringues Cachée dans l’ombre du mont Royal La p’tite Rosalie dit qu’à soir, c’est elle la reine


Au centre-ville, juste à côté Elle cherche un peu de bonheur Mais elle a jamais le temps d’en trouver Parce que son pimp est toujours à l’heure


Encore une autre grosse nuit de passée Dans des trous miteux à se faire pogner le cul Par des espèces d’obsédés Qu’y ont l’air ben corrects quand t’es croises dans » rue


Pis le matin, quand a se réveille Elle a besoin de sa seringue pour le pays des merveilles Elle veut juste un p’tit coin de paradis Avant que revienne l’enfer en même temps que la nuit


Oh », mais ça va ben Ça va ben


La p’tite Rosalie va mourir gelée Étendue au coin d’une rue Comme sa meilleure amie, Daphnée Disparue depuis le mois passé


Non, mais tu parles d’une société Qui se pète les bretelles, se disant évoluée Pis pendant qu’on se berce dans nos p’tits chez nous Y’a des filles de 15 ans qui gagnent leur vie à genoux

Mais ça va ben Ça va ben


Y’a Gaétan qui vit sous le pont du chemin de fer Y’a rien à manger, mais y’a quelque chose à boire Pis pour s’endormir y sert dans ses doigts gelés La photo de son gars qui veut put y parler


Pis le jour, il se promène avec son infortune Ses sacs de plastique pis sa vieille valise brune Dans laquelle y garde une corde ben tressée Pour se pendre le soir où y pourra pus toffer


Ouais », mais ça va ben Ça va ben J’garde ben les mains dans mes poches Toi, ben serrer sur ta sacoche Mais ça va ben Ça va ben


C’est à se demander c’est qui les vrais losers Si c’est les junkies, les putes ou les quêteux Ou si ce serait pas un peu nous autres Qui se fermons les yeux, disant que c’est pas de notre faute


Non, je continue de ne pas me sentir concerné Le prix de ma conscience est pas trop élevé Un p’tit 25 cents dans la canisse d’un quêteux Non, mais j’tu bon, j’tu fin, oui j’tu généreux


Mais ça va ben Ça va ben Jusqu’au jour où s’est rendue ta fille Qui pique dans ta sacoche pour payer ses aiguilles Mais ça va ben Ça va ben Ça va ben Ça va ben


J’ai choisi cette chanson en deuxième, car c’est une véritable critique de notre société. Quand on voit par centaines des alertes de jeunes filles qui disparaissent dans les quatre coins du Québec, on vient à se demander si un proxénète n’a pas mis la main dessus. Les cas de jeunes filles qui doivent se prostituer au Québec ou en Ontario sont beaucoup trop élevés. On a vu le phénomène avec l’émission Fugueuse, mais ici, Alexandre Poulin prend le cas du côté où nous, en tant que citoyen de cette société, on regarde et on ne fait rien. On sait qu’elles existent ces petites Rosalie et ces Daphnée au coin des rues de la métropole, mais on détourne le regard quand on les voit. Quand on voit un Gaétan quêté dans le métro ou dans la rue à -25 degrés dehors, on lui fait un petit sourire triste ou encore, on détourne le regard faisant comme s’ils n’existaient pas. Le problème de la société, ce n’est pas eux qui sont au bas de l’échelle sociale sans l’avoir demandé, mais bien nous qui ne faisons rien pour leur venir en aide.


Lorsqu’Alexandre Poulin dit « La p’tite Rosalie va mourir gelée », on peut le voir de deux manières. Soit elle est morte de froid, soit elle est morte d’une overdose, à force de vouloir s’évader de son monde pourri. C’est très triste, peu importe le moyen où le personnage trépasse. C’est là qu’on se rend compte qu’il existe bel et bien un problème autour de nous. Les jeunes filles de 15 ans finissent entre les mains de vieux dégueulasses qui s’en contrefichent d’être le centième à passer sur une adolescente dans le même mois. Elles s’évadent ensuite dans la drogue, pour ne plus rien sentir, arrêter de se sentir souillées. Ou elles meurent de froid à faire la rue durant l’hiver, comme les sans-abris qui doivent braver l’hiver québécois. C’est une histoire très triste et pleine de vérité que l’auteur-compositeur-interprète nous chante. C’est un coup de poignard en plein ventre. Quand il chante « Non, mais j’tu bon, j’tu fin, j’tu généreux » avec son faux petit sourire, on voit l’hypocrisie qui nous entoure.


Si vous voyez quelqu’un en nécessité, apportez votre aide. Ne sait-on jamais, vous pourriez peut-être faire une différence. Arrêtez de leur lancer des 25 cents et offrez-leur un repas, quelque chose à boire, une couverture. Vous sauveriez peut-être la vie d’une personne.


 

LA GRANDE QUÊTE (Une lumière allumée — 2010)


J’étais encore jeune et immature Mais j’avais compris déjà à 10 ans Qu’la vie c’tait toute une aventure Dont personne ne revenait vivant


J’me disais qu’il devait bien exister Une façon de vivre éternellement J’allais tout faire pour la trouver Quitte à mourir en essayant


Donc, à 20 ans j’prenais la route En quête de la connaissance C’est la seule qui sait vraiment tout Sur les secrets de l’existence


Bien sûr, on a tenté De m’empêcher d’partir Tout le village était rassemblé Ma mère pleurait comme une martyr


Mais ma décision était prise Et mon baluchon était fait Anyway, la vie peut juste être grise Quand la mort est au bout du trajet


J’ai vite trouvé sur mon chemin Celle qu’on appelle la destinée Pendant que j’cachais dans ma main Le fruit du hasard entamé


Elle m’a dit : « Tu te détournes de ta route Des belles choses que j’t’ai semées Y est encore temps d’les cueillir toutes Prends ma main, j’vais t’y ramener »


J’ai gentiment décliné l’offre En glissant le hasard dans ma poche À quoi bon suivre son destin Si la mort t’attend à la fin


Plus loin, j’suis tombé sur l’amour J’ai failli m’prendre dans ses filets Mon cœur battait comme le tambour Des soldats qui n’reviennent jamais


Elle m’a dit : « Prends donc ma main J’irai mettre ma robe la plus blanche On s’mariera dans un jardin Notre vie s’ra belle comme des vacances »


J’ai gentiment décliné l’offre Le rouge me montait aux joues Mourir doit être encore plus tough Quant t’es amoureux fou


Encore plus loin sur mon parcours J’suis tombé sur le bonheur Sa voix, j’m’en souviendrai toujours Était si belle qu’elle faisait peur


Il m’a dit : « Je sais pas c’que tu cherches Mais sache que tu l’cherches pour rien Puisque la seule vraie richesse C’est l’bonheur, pis là tu m’tiens »


J’ai gentiment décliné l’offre Cette fois en hésitant un peu Déjà, la dépendance était rough Le bonheur me rendait heureux


Tellement d’années sont passées Avant que j’trouve ce que j’cherchais J’tais rendu vieux et fatigué Mais la connaissance était tout près


J’ai même pas eu l’temps d’parler Puisque la connaissance sait tout Elle m’a dit : « T’es passé à côté De tout c’qui compte, espèce de fou

“T’aurais pu profiter d’la vie Collectionner l’moment présent Tout ce temps, je t’ai suivi Mais tu r’gardais juste par en avant

‘Et comme t’as tout perdu J’vais t’le dire ce que tu cherches Et quand t’auras ton dû Ben, j’te présenterai la tristesse


‘Sache que la mort, c’est plein de vie Et qu’après, tout se poursuit Que pour vivre éternellement Il suffit de mourir juste avant’


Cette chanson est venue me chercher et je la classe comme ma troisième préférée, parce que, encore une fois, Alexandre Poulin nous apporte un texte plein de vérité. Le monde a tellement changé qu’on vit à la 4ème vitesse. On cherche à tout savoir, à avoir plus et encore plus. Que ce soit au niveau des relations, qu’avec l’argent, les biens matériels, tout. Rien n’est jamais assez. Le personnage dans cette chanson, c’est exactement ça, il cherche la connaissance et pour avoir plus, il passe à côté de plusieurs choses. Il passe à côté de l’amour et d’une vie rangée auprès d’une femme, il passe à côté du bonheur où il sait qu’il pourrait vieillir auprès de quelqu’un et finir sa vie, mais il continue sa vie seul, car il pense toujours avoir plus, pour arriver à la fin de sa vie seul. Alors à quoi ça sert de se dépêcher? de se perdre à travailler 50 h semaine pour avoir la plus grande maison, la plus belle voiture, avoir un compte en banque remplie, si ce n’est pour ne pas vivre la vie? Il évoque à peu près le même message dans ‘Fernand’. On ne parle pas d’argent dans la Grande Quête, on parle de connaissance, on parle de savoir plus, de répondre aux questions de la vie, de chercher une réponse dont on n’a pas la question. C’est une excellente chanson. La fin ‘Sache que la mort, c’est plein de vie et qu’après tout se poursuit. Que pour vivre éternellement, il suffit de mourir juste avant’ semble nous indiquer que pour avoir accès à la connaissance, il faut avoir vécu sa vie pour mourir paisiblement et connaître la vie après la mort. (Non, ce n’est pas une proposition de se suicider pour avoir accès à la connaissance plus rapidement, ce n’est pas ça que ça veut dire!!) c’est de belles paroles qui nous insiste à profiter de la vie au lieu de passer à côté du bonheur. C’est important gang!


 

LA MAUVAISE ÉDUCATION (Nature humaine – 2019)


Et s’il revenait de l’école

En disant avoir appris par cœur

Que l’on devient ce que l’on consomme

Et qu’il faut connaître son cœur


Et s’ils allaient à l’école

Pas juste pour devenir travailleur

Mais des humains dans la forme

Qui les pousserait vers le bonheur


Sophie n’est pas une PME

Elle est seule et mère de famille

Petite on a pris soin d’elle

Comme on a pris la Bastille


Jamais personne lui a appris

Comment joindre les deux bouts

Et les dettes qui la hantent la nuit

Rêve d’y passer la corde au cou


[REFRAIN] Si leurs routes pouvaient changer ça

Comme une antenne qui guiderait leur pas

Moins savoir, mais mieux comprendre

Pour moins vivre à contre sens

Pour exister dans tous les sens


Léandre veut pas qu’on lui apprenne

À posséder être et avoir

Non lui rêve qu’on lui enseigne

À se sourire dans un miroir


Il ne veux pas devenir conforme

Il voudrait juste être fier de lui

Qu’importe son poids ou sa forme

Et les écrans qui l’ont suivi


[REFRAIN]


Victor voudrait comprendre

Pourquoi il a la colère dans la peau

Au lieu de ça il s’est fait suspendre

Pour avoir gravé sur un bureau


Trois mots d’intérêt public

Avant qu’un p’tit peureux le stool

En tout cas tout le monde dans sa clique

Gravent eux aussi des Fuck the School


[REFRAIN]


Elle s’appelle Emylou,

C’est ma grande fille en maternelle

Elle dit qu’un jour elle saura tout

Et qu’elle vient des étoiles dans le ciel


Et moi promis je ferais tout

Pour qu’elle sache tout ce qui est bon

Et si jamais j’échoue

Je rêve que l’école l’attrape aux pas


Une des mes plus grandes critique de notre système d’éducation, c’est qu’ils mettent l’emphase des jeunes sur le par cœur et le bourrage de crâne. On apprend tout d’un coup, mais on oublie quelques semaines plus tard. Si on me demandait ce que je me souviens de mes cent-vingt pages de notes en mythologie à l’université, je répondrais : ‘Pas grand-chose’. Alors, imaginez demander la même chose à des enfants, à des adolescents? Les enfants passent huit heures par jours à l’école, pour faire deux heures de devoirs tous les soirs à la maison, sans compter les travaux de fin de semaine, mais ils n’apprennent rien de la vie. Est-ce qu’on apprend à nos enfants à aimer leur propre corps? À être gentil un envers l’autre? D’être respectueux et aimable? Non, on leur montre les fractions et les participes passés en quantité industrielle. À l’adolescence, on ne nous éduque pas sur la vie. Comment faire nos impôts, faire attention avec le crédit, se renseigner sur les études supérieures, se sortir de la merde lorsqu’on est adulte. La seule chose que l’école nous apprend, c’est être des moutons travailleurs. C’est ce que Alexandre Poulin nous dit. C’est une excellente critique de notre système d’éducation qui est défaillant. C’est également une très bonne chanson, mélodieuse et vraie. Elle va vous rentrer dans la tête et la fin, qui parle de Victor, va vous donner la rage au ventre. Parce que oui, il existe des enfants ou des adolescents un peu plus rebelles, mais au lieu de les aider, on les sanctionne. C’est particulièrement dommage. J’aime le fait qu’Alexandre Poulin précise ces jeunes qui ont plus de difficulté et qui en arrachent aussi, à l’école.


 

Ces quatre chansons sont à mes yeux des poèmes puissants, critique de notre société, influenceur de nos vies. Alexandre Poulin avec ses chansons rentre dans notre univers et on y comprend des choses sur lesquels nous gardons les yeux fermés. Bien sûr, je n’ai pris que quatre chansons sur les cinq albums, il y a bien d’autres sujets qui sont élaborés dans ses textes.


Je ne sais pas pourquoi j’ai choisi ces chansons, peut-être parce qu’elles sont venues m’atteindre plus que d’autres. Elles m’ont fait me rendre compte de plusieurs choses importantes. J’étais du genre à détourner le regard lorsque quelque chose me rendait mal à l’aise, lorsque je sentais que je ne pouvais pas aider, mais au contraire, on peut toujours faire quelque chose, qu’on soit sans argent ou plein aux as, n’oubliez jamais ça.

J’ai connu Alexandre Poulin grâce à mon frère et c’est grâce à lui que j’ai pris un moment seul à seule avec ma tête pour me remettre en question face au regard que je portais à notre société. On devrait toujours le faire de temps en temps et je remercie l’auteur-compositeur-interprète pour ses chansons pleines de bon sens.


J’aurais pu vous parler également de ‘Fernand’, ‘La dernière lettre’ et ‘Le plus grand des assassins’, mais je ne savais pas comment les critiquer. Ce sont, elles aussi, des chansons excellentes, mais elles ne sont pas venues me chercher autant que les quatre sur lesquels j’ai décidé de faire une petite ‘critique’ si on peut appeler ça comme ça.


En espérant que ce hors-série vous a plu. Si ce n’est pas le cas, faites-moi savoir ce que je devrais modifier pour que ça vous plaise 😊

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