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Photo du rédacteurMione

En toute transparence


Commencer cette publication est et a été la décision la plus difficile que j’ai prise dans les dernières années. J’ai pris plusieurs semaines à m’introspecter, réfléchir sur quelle avenue je décidais de prendre, jusqu’où j’étais prête à aller. J’ai finalement posé mon pied sur le choix de la totale honnêteté et la transparence. Je l’étais déjà beaucoup, mais là, je m’enligne vers un autre niveau. Je crois que c’est important pour moi d’être entièrement franche sur ce qui s’est passé et ce qui a mené à ce changement. Avant de pouvoir expliquer plus en profondeur le nouveau nom, le thème, le design, les nouveaux formats, je dois pouvoir vous mettre en contexte sur tout ce qui est passé pour arriver à ça. D’une part, c’est pour me permettre de mettre Le monde imaginaire de Mione derrière moi, l’enterrer avec la dernière pelleter de terre, et de l’autre de vous montrer à quel point ce nouveau chapitre de ma vie sera dans la transparence.


Cette publication ne plaira pas à tout le monde, en fait, je m’attends même à ce que ça en fasse sourciller certains. Pourquoi ? Car je vais faire du name dropping. Il n’y aura pas de censure. Mes torts seront assumés, mis de l’avant, mais je vais aussi nommer ceux qui m’ont causé du tort dans les événements qui ont mené à cette décision finale. Croyez-moi quand je vous dis que ce n’était pas une décision prise à la légère, c’est, en vérité, l’amoncellement de plusieurs années d’événements, de critiques personnelles, de harcèlement et de cyberintimidation. Je vais essayer de suivre le plus possible la ligne du temps et les noms, mais vous pardonnerez ma mémoire humaine qui n’est pas sans failles. Sachez aussi que ce sera probablement la plus longue publication de ma vie, mais elle est nécessaire. J’ai besoin, une fois pour toutes, de vider mon sac, sortir les secrets, ce que j’ai gardé bien profondément dans ma tête et mon cœur, pour pouvoir passer à autre chose.


Si vous n’êtes pas intéressés, vous ne m’aimez déjà pas à la base ou bien que vous savez que vous allez être nommés et que ça va vous fâcher, je vous invite à ne pas continuer votre lecture. Vous en avez absolument le droit, mais assumez les conséquences si vous décidez de péter un plomb dans ma messagerie. Je n’hésiterais pas à en dévoiler les détails publiquement et à vous bloquer. Je n’en peux plus de la cyberintimidation. Si vous venez me parler avec respect et cordialité, n’ayez crainte, mais si ce sont des insultes que vous voulez lancer, réfléchissez-y à deux fois. Vous êtes avertis.


Sachez également que tout ce qui sera dit ici n’est pas dans le but de créer une vague de haine. Je n’écris même pas avec de la colère, plus avec de la tristesse et de la déception. J’invite donc les lecteurs qui me suivent à ne pas tomber dans les propos disgracieux et la colère. Mon but n’est pas non plus de laver mon linge sale en public, je tiens simplement à partager ce que j’ai vécu. À la base, je voulais fermer le blogue et partir avec un grand bang. C’était immature de ma part. À la place, je veux simplement dresser mon côté de la vérité (car il existe toujours deux points de vue à chaque événement).


Alors, commençons avec le commencement.


MA PREMIÈRE ERREUR

Lorsque j’ai commencé le blogue, je n’avais aucune idée de ce que je faisais. Je donnais mon avis sur mes lectures sans réfléchir plus loin. Il m’est arrivé de dire des choses méchantes, de manquer de tact, de comparer des auteurs, bref, j’ai accumulé les bourdes. Pour ça, je m’en excuse sincèrement. J’ai appris sur le tard et en observant les autres à être plus respectueuse dans mes propos. Pour moi, je n’y voyais pas un manque de respect, mais j’ai compris que ma vision n’était pas la même que celle des autres. Cependant, ma première erreur a été celle-là : croire que tout le monde est pareil. Ce n’est pas parce que moi, la critique négative sur mes œuvres ou mon travail ne me dérange pas que c’est le cas de tout le monde. Moi je vois un commentaire négatif comme constructif, peu importe comment il est apporté, mais encore là, pas le cas de tout le monde. J’ai donc restreint mes tags sur les réseaux sociaux, mit beaucoup de « selon moi » et « à mon avis » pour montrer que ce n’était pas avec méchanceté, mais qu’une simple question de goût. Cela m’a surtout fait comprendre que nous ne sommes pas tous pareils et que la façon de fonctionner de chacun diffère grandement et que cela peut créer de graves conflits.


UN SERVICE DE PRESSE QUI TOURNE MAL

À l’époque, j’utilisais le site Simplement Pro pour recevoir des services de presse, soit de personnes autoéditées, soit nichés dans de petites maisons d’édition ou bien simplement des écrivains français qui voulaient se faire découvrir sur le marché québécois. C’est sur ce site que j’ai reçu une offre de service de presse pour un roman du style policier dans le monde du ballet. La prémisse était intéressante et j’ai accepté le service de presse. Le livre s’appelait Enquête en pointe et était écrit par Rose Steinmetz, mais l’offre sur le site m’a été envoyée par l'éditrice. J’ai commencé ma lecture et… misère. C’était une horreur. L’écriture était ridicule et mauvaise, je n’avais jamais vu ça de ma vie. Des dialogues vides, sans consistance, sans émotion. Le genre de texte que l’on écrit dans son agenda en secondaire 1 parce qu’on se fait chier dans notre cours de math. Je l’ai fini de peine et de misère.


Comme j’étais en processus d’apprentissage sur la limite du négatif dans une critique, j’ai contacté l’éditrice directement sur le site. Je lui explique que je n’ai pas aimé du tout, lui dresse mes points en détail et lui demande si elle veut toujours que je publie la critique qui comportait les points cités plus haut. Je mets l’accent sur le fait que l’avis sera très négatif. On discute sur le point de vue des critiques négatives et me laisse la décision finale, mais avec ce qu’elle m’a dit, j’avais compris de la publier, cette critique. À ce moment-là, je n’étais pas encore au fait de l’égo surdimensionné de certaines personnes et comment ça pouvait mal réagir à une critique négative. En tant que blogueuse, cette expérience-ci fut la première qui m’a ouvert les portes de cet éternel enfer. La critique est publiée avec une note de 5 sur 20 et l’éditrice réagit très mal. Sur Simplement Pro, les auteurs et les éditeurs peuvent donner une note sur notre travail, ce que je trouve très fair. Ce que je trouve moins juste, c’est l’impression de vengeance qu’a utilisée l’éditrice pour me mettre une note pourrie après la sortie de la critique, alors qu’elle avait été avertie en détail.

Malgré l’avertissement, le fait d’en avoir parlé, je me suis ramassé avec ce retour. En soi, me faire critiquer mon travail n’est pas un problème, c’est comme ça que j’ai amélioré mes critiques et que j’ai évolué depuis ma première erreur. Ce qui m’a agacé, c’était de me faire critiquer mon travail comme si la fille n’était pas du tout au courant de ce qui allait sortir et comme si elle ne m’avait jamais donné le go pour publier la critique, alors que je lui avais donné le choix. Mais comme elle avait fait pareil… qui est en tort ? Après quelques mois, j’ai supprimé la critique du blogue (pas de mon ordinateur), mais le disclaimer mentionné était celui-ci :


Je vais faire le disclaimer tout de suite, parce que je crois que c’est important. Cette critique, au départ, ne devrait jamais avoir lieu. J’ai accepté le Service Presse parce que la quatrième couverture m’intriguait beaucoup et je voyais le potentiel de l’histoire. De plus, ayant étudié un cours de roman policier tout l’hiver, je savais que je pouvais déterminer certains aspects du roman plus facilement. Alors j’ai dit oui. Le problème est arrivé quelque temps plus tard, quand, en ouvrant le dossier sur ma liseuse, je remarque le nombre de pages. Il n’y en avait pas beaucoup, surtout pour un roman policier. Je me suis dit : bah, c’est peut-être une nouvelle policière, tout simplement. Encore aujourd’hui, je ne sais pas si l’auteure a voulu écrire un roman ou une nouvelle.


Bref, je reprends mon disclaimer. Après avoir lu le livre, je savais que la critique ne serait pas bonne. Quand ce genre de moment arrive, je me questionne à savoir si c’est utile ou pas d’en faire une critique. Est-ce que je vais simplement enfoncer l’auteur/e ou bien faire quelque chose de bien, malgré le négatif ? Et surtout, j’ai vu d’autres critiques qui trouvaient ça excellent, alors je me suis dit : est-ce moi le problème ? Après une discussion avec une amie, j’ai pris la décision de contacter Céline, qui m’avait proposé le Service Presse, lui annonçant que la critique serait majoritairement négative. Je lui ai laissé le choix entre publier la critique ou non. Au final, elle m’a répondu que même si les auteurs ne veulent pas de critique négative, quand tu demandes des critiques, c’est un peu hypocrite de refuser les mauvaises. Je suis tout à fait d’accord avec elle sur ce point. Elle m’a laissé la décision finale et j’ai décidé de publier la critique en évoquant le négatif, certes, mais de façon un peu plus constructive. 


Je précise, car c’est important, que je ne critique pas l’auteure dans sa personne. Le négatif n’est pas sur elle, mais sur son œuvre. Je crois que c’est TRÈS important de comprendre la différence. Rose, si tu dois lire ceci, j’espère que tu ne m’en voudras pas trop et que tu comprendras que c’est un avis vraiment personnel.


La critique comportait aussi beaucoup de points positifs du style : L’écriture de Rose est joviale et jolie. Pas trop poétique, pas trop « straight » non plus. C’est une écriture par contre un peu commune, qu’on voit partout, mais qui est plaisante à lire. Outre quelques petits accrochages de syntaxes que je mets sur la différente culture (car l’auteure est française) et quelques petites fautes d’inattention, je n’ai rien à dire sur la forme. Elle sait écrire des mots, elle sait les former, ça, je n’ai pas de doute.


Donc bref, une première expérience décevante qui m’a fait comprendre beaucoup de choses. C’est à partir de ce moment que j’ai eu du mal à parler avec les éditeurs avant la sortie de la critique. Malheureusement, je n’avais pas appris de cette erreur assez vite.


SOPHIE VAILLANCOURT, LA GRANDE MANIPULATRICE

Je sais, le titre va en faire probablement sourciller quelques-uns, mais on va se dire les vraies affaires. C’est à ça que sert cette publication : mettre de l’avant ce que j’ai ressenti. On est en 2020, en pleine pandémie. Je participe aux séances d’écriture organisée par Les Pousse-Mines, parallèle à Luzerne Rousse, la maison d’édition. Je participe également à leur concours de feuilleton avec Les vagues de Tallahassee, qui se gagne une place pour être publié. Mais ça, c’est l’auteure et je ne veux pas embarquer là-dedans. Je le mentionne, car ce détail est important. Comme j’allais publier un feuilleton chez Luzerne Rousse, j’étais en contact souvent avec l’équipe, dont Sophie Vaillancourt, la propriétaire de la maison d’édition, qui servait également d’éditrice. À ce moment-là, j’avais l’impression que nous étions devenues amies. On parlait de tout et de rien autant dans des conversations de groupe que dans des conversations à deux, elle et moi. Les faits que je vais raconter, j'en ai un peu parlé sur les réseaux sociaux depuis et je sais que certains vont être fâchés que j'en reparle, mais cette fois-ci, je ne censure aucun détail.


En juillet 2020, je lis les deux premiers tomes de la série L’Entre-Monde de Maxim Poulin, également publié chez Luzerne Rousse. Misère. En lisant le tome un, je fais face à un nombre élevé d’incohérences et de problèmes. J’en parle à Sophie en privé. Sophie commence à me dire que Maxim est une « diva » et « qu’il n’accepte pas les changements », pour expliquer les problèmes contenu dans le roman. Plein d’arguments qui la destituait des erreurs du livre qu’elle a elle-même publié. À ce moment, facilement manipulable, je mets tout sur le dos de Maxim sans prendre en considération le rôle de l’éditeur, comme je n’avais jamais réellement travaillé avec une maison d’édition avant. À aucun moment je n’ai contacté Maxim pour avoir son point de vue… C’était vraiment cave de ma part. Encore aujourd’hui, je ne sais pas ce qui est vrai dans ce qui m’a été dit, mais j’ai compris trop tard que j’avais été beaucoup manipulée. J’ai manqué de respect envers Maxim en ne prenant pas en considération sa version des faits et la personne qu’il était. C’était un grave manque de ma part que j’ai encore du mal aujourd’hui à assumer complètement. Mais, à ce moment-là, je n’avais pas le recul nécessaire pour le réaliser. J’avais donc envoyé des extraits de la critique, assez négative, à Sophie et à Marie-Chantale, dans une conversation de groupe. Sachez que Marie-Chantale n’est pas friande de paranormal et était déjà, à la base, assez contre le contenu de l’œuvre de Maxim. Cependant, c’est Sophie qui m’a poussé à publier la critique en disant que « enfin quelqu’un allait le remettre à sa place » et que « ça ferait du bien à son égo ». Je lui annonce la date de publication de la critique, qui doit changer, car « c’est proche de sa fête et de la remise de son tome 3, [elle] ne veut pas gérer la crise qu’il va faire ».


Encore là, grosse épaisse que je suis, je ne réalise pas que si elle me prévient de la sorte, c’est que Maxim va être blessé et ce que je fais n’est peut-être pas avec les bonnes intentions. Je passe par-dessus sans y réfléchir longuement et la date de publication tombe donc le 22 août 2020, qui, ironiquement, tombait la journée où Sophie faisait un barbecue avec les auteurs de Luzerne, chez elle. La critique n’est pas positive et, vous vous en doutez, Maxim l’a très mal pris. J’ai reçu un message de lui, de sa meilleure amie Félicia et d’autres commentaires disgracieux ici et là de quelques admirateurs, bref, ça a fait de la marde. Marde que je méritais, en vrai. J’étais tellement prise dans des conversations négatives que je ne réfléchissais pas clairement sur les raisons de cette critique. Je me trouve tellement conne, si vous saviez. En arrivant au BBQ, l’ambiance était tendue. Maxim et son chum ne me regardaient pas et tout le monde a pu les entendre s’engueuler avec Sophie. En grande partie par ma faute…


L’affaire que je ne savais pas à ce moment-là et que j’ai pu rectifier avec Maxim plus tard, en allant le voir à un salon clandestin à Lévis, c’est que pendant que Sophie me poussait à publier la critique et parlait dans le dos de Maxim en mettant plusieurs arguments sur le fait que tout était de sa faute, elle faisait la même chose à Maxim concernant moi. Me rabaissait, me critiquait. Donc, moi j’étais off envers Maxim et Maxim était off envers moi. Sophie, dans le milieu, entretenait cette relation toxique en faisant en sorte qu’on ne se parle pas, ce qui aurait dévoilé ce jeu malsain dont je ne connais pas les raisons. Ma plus grande erreur c’est de lui avoir fait confiance. De m’être laissée manipuler. De l’avoir laissée influencer mon avis. Car aujourd’hui, j’aurais critiqué le travail éditorial sans aucune hésitation. Maxim avait peut-être certains torts, mais il en était à son premier roman avec le tome un de L’Entre-Monde. C’était à Sophie, en tant qu’éditrice, de le mener au bon endroit, à corriger les incohérences, les problèmes de ton, de structure et de temps. Mais ma critique, bien que je ne la regrette pas, car j’ai toujours la même opinion sur le contenu du livre, aurait dû contenir plusieurs commentaires sur le travail éditorial chez Luzerne Rousse. Et pour ça, Maxim, je m’en excuse sincèrement.


Cette manipulation va m’avoir fait ouvrir les yeux sur beaucoup de choses, mais surtout, a creusé un gouffre entre moi et ma passion, car je venais de mettre les pieds pour la première fois dans ce que j’appelle « le dark side de l’édition ». Sophie, si tu lis ces mots, je me doute que tu dois être en colère, ce qui est compréhensible, je viens quand même de te traiter de manipulatrice. Cependant, je tiens à te dire que je te pardonne, après tout ce temps. Je ne sais pas si c’était volontaire de ta part, si tu l’assumes aujourd’hui, je n’ai pas ta version de la vérité, mais je me devais de partager la mienne, assumer mes torts dans une situation désolante qui te mettait dans le rôle du méchant aussi. On a été, toutes les deux, pas correcte. Une partie de moi a envie de dire que tu l’as été plus que moi, mais on ne sera jamais d’accord là-dessus. Je me suis sentie manipulée là-dedans, utilisée pour quelque chose de vraiment malsain et j’aurais aimé que les choses se passent autrement. Cette histoire, elle est officiellement terminée, je ferme la porte dessus. Je n’attends pas d’excuse de ta part, ça fait longtemps que je n’en attends plus, pour être honnête. Mais j’espère vraiment que, autant toi que moi, on va avoir appris de ça pour devenir de meilleures personnes. Pas besoin de m'envoyer une seconde mise en demeure.

 

*Je mets une parenthèse ici pour vous expliquer qu’après la mésaventure de Luzerne, la timeline est un peu floue dans ma tête. Il s’est passé beaucoup de choses en même temps et pas pour les mêmes affaires. Le problème, c’est que j’ai également vécu des événements négatifs en tant qu’auteure durant ces moments-là, mais je ne veux pas en parler ici. Je n’en parlerais pas du tout, en fait. Je veux mettre de l’avant ce qui a joué sur la blogueuse, pas que sur la personne que je suis. Je vais donc faire de mon mieux. J’ai probablement oublié des choses, ce qui est, en vérité, une bonne chose, ça veut dire que j’ai pu faire la paix là-dessus. Bref, si vous voyez que c’est un peu mélangé, vous savez pourquoi.


LA PREMIÈRE ENTENTE AVEC DE MORTAGNE

On a un bon saut dans le temps, puisqu’on se trouve désormais à l’automne 2021. Mon premier roman dans la collection Tabou vient d’être publié en même temps que celui de Madeleine Robitaille, sur la parentification. Pour la première fois dans l’histoire de la collection, deux nouveaux romans Tabou sont publiés en même temps. De mon côté, il y a l’auteure qui fait sa promotion et il y a la blogueuse, qui a un partenariat avec la maison d’édition et qui continue de recevoir des services de presse, de publier ses avis. Cela inclut Adolescence sacrifiée. Le sujet m’intéressait beaucoup, car j’ai vécu énormément de parentification lors de mon enfance et de mon adolescence. J’ai donc plongé dans ma lecture comme je le fais avec n’importe quel Tabou. J’en suis ressortie déçue. J’ai donc écrit la critique en conséquence. Je mets une note de trois étoiles et j’explique mon ressenti. Le début de l’avis est positif, je mets l’accent sur le fait que le sujet a bien été mis de l’avant et est bien travaillé et que j’aime beaucoup la protagoniste, Marianne. J’indique ensuite que ce qui m’a déçu, c’est le manque de profondeur sur certains personnages qui disparaissent ou qui étaient sous-exploités, puis explique que la fin a été ma plus grande déception. J’avais marqué ceci :


Quant à la fin, ça a été pour moi la plus grosse déception de ma lecture, car il n’y a pas réellement de fin. J’avais tellement d’espoir ! Le sujet est bien exploité, certes, mais j’aurai aimé qu’il y ait plus de conséquences, de processus, d’aide, quelque chose ! Au contraire, on lit une grosse chicane qui vient ternir le baume qui se plaçait enfin. Au final, l’histoire se termine assez sèchement, sans réellement d’espoir, bien qu’il y a une reprise en main. Mais pendant combien de temps ? On ne voit pas le cheminement. On lit un livre entier sur la dépression et la détresse pour que tout à coup, tout aille mieux et on va s’en sortir le temps d’un épilogue… J’aurai aimé que Marianne ait une conversation avec son père, comme j’ai dit plus haut. Qu’elle parle avec sa mère et que la dernière scène avec elle ne soit pas une chicane. Qu’il y ait un moment avec Antonin, Marco et Claudie qui ont eu une part importante dans l’histoire, du moins pour ces deux derniers. J’aurai aimé qu’il y ait un processus plus clair et qu’on voie l’impact de la parentification dans leur vie. J’ai été déçue parce que j’ai eu l’impression que l’histoire n’est pas terminée et qu’on doit imaginer que finalement tout va rentrer dans l’ordre presque par magie.


Avant de conclure ma critique comme ceci : Ce tabou contient un sujet particulièrement important et il n’est pas mauvais en soi. L’auteure écrit très bien, le personnage de Marianne est attachant et le sujet est présent, mais le manque de viande autour des personnages et la fin n’ont pas comblé mes attentes.


Ainsi, lorsque je reçois un message des Éditions de Mortagne pour une convocation à une discussion vidéo concernant ma critique, je suis surprise, parce que je ne voyais pas ce que j’avais fait de mal. Une note de trois étoiles, je trouvais ça très bien, je n’avais pas rabaissé personne, j’avais écrit ma critique comme n’importe laquelle, bref, quel était le problème ? On me dit que l’impression que ça avait donné, ma note de trois étoiles et mes commentaires négatifs, c’est que je voulais rabaisser le livre de Madeleine pour remonter le mien, comme ils sont sortis en même temps. Je vous l’avoue, sur le coup, je me suis sentie extrêmement insultée qu’on puisse penser ça de moi. Jamais je n’aurais fait ça et ça ne m’avait même pas traversé l’esprit une seule seconde. J’avais fait une rupture entre le travail de l’auteure et le travail de la blogueuse ! S’en est suivi une discussion où j’ai pu au moins me défendre, mais le résultat a été de supprimer la critique publique (mais que j’ai toujours dans mon ordinateur) et de ne plus critiquer de Tabous que je n’aime pas. Donc pas de notes en bas de 3 étoiles, ni sur le blogue, ni sur Goodreads et de simplement dire que ce n’était pas pour moi si je n’aimais pas. J’étais moyennement d’accord avec cette entente, mais je tenais à trouver un compromis et j’étais consciente que cela pouvait faire de la marde avec mes « collègues » de la collection dans les salons du livre si je « ramassais » leur livre.


J’ai donc accepté les conditions. J’avoue qu’aujourd’hui, je ressens de la tristesse vis-à-vis cet événement. Qu’on aille penser ça de moi, qu’on m’aille forcer la main sur cette entente. Ce n’était pas vraiment que pour les services de presse, mais aussi parce que j’aimais travailler avec l’équipe, mon premier roman venait de sortir, le deuxième était déjà signé, je ne voulais pas faire de problème, ça n’avait jamais été mon but. Mais je regrette de m’être censurée de la sorte, surtout que nous sommes tous des adultes, on aurait pu en discuter plus clairement, comme je l’avais fait avec Aimée Verret pour son propre roman dans la collection que j’avais moins aimé. Nous avions eu une discussion très mature et sans rancune. Mais la décision avait été prise et à partir de là, je crois qu’il n’y avait plus de retour en arrière sur où ça allait mener.


LES CRITIQUES NÉGATIVES

Cette partie va contenir plusieurs éléments de la timeline, parce que c’est quelque chose de très grand et qui s’est passé en plusieurs moments. C’est le sujet qui a mené à plusieurs mois de cyberintimidation et de cyberharcèlement que j’ai gardé sous silence longtemps. J’en ai parlé il y a quelques mois, mais peut-être pas autant en profondeur. Ne soyez pas surpris de voir ça pas mal mélanger.


J’avais donc vécu les premières crises sur les critiques négatives à ce moment de ma vie. Le livre policier, l’affaire avec Maxim, de l’ostinage avec un auteur ici et là. Bref, je commençais à voir que certains ne prenaient pas du tout la critique. Sur le coup, je ne comprenais pas, car j’étais publiée aussi. Je me disais que, si quelqu’un pouvait bien comprendre, c’était une blogueuse qui avait ses propres romans en librairie ! Mais non. Ma vision de la critique négative n’était pas partagée par la majorité, oh que non. Moi qui trouvais important de mettre de l’avant le constructif pour améliorer sa plume, ses faiblesses, voir l’avis de tout le monde, pas que le positif, j’ai vite réalisé que ce n’était pas le cas de tout le monde. Disons que j’ai compris qu’il y avait beaucoup d’égo dans tout ça. Ce que moi, je ne comprenais pas… Pis la vérité, c’est que ça me mettait en tabarnak, je l’avoue. Je me disais « mais pourquoi tu publies si tu n’acceptes pas la critique ? ». Cette réponse, je ne l’ai jamais eue et je ne pense pas l’avoir un jour.


Je publie la critique du premier tome de la série Gemme de Geneviève Boucher, un 3.5 sur 5, construite comme toutes les autres critiques sur mon blogue. Le livre était quand même populaire, mais moi, il y a des trucs qui m’ont agacé et j’en ai parlé. Je publie aussi la critique du deuxième tome, qui reçoit un 4 sur 5, encore mieux que le premier ! J’ai une conversation avec Geneviève sur Messenger, parce que j’avais l’impression qu’elle était fâchée et je ne comprenais pas pourquoi, je me sentais mal. Elle me répond ceci :


Pourquoi j’en parle ? Parce que j’ai trouvé les accusations assez tristes et ça m’a vraiment blessé. J’avoue, sur le coup, je me suis plutôt excusée à Geneviève au lieu de lui faire part de mes sentiments. Quand je disais que j’étais plus people pleaser que certains le croient, en voilà un excellent exemple. Je trouvais dommage qu’elle pense que je cherchais les bibittes de façon intentionnelle, alors que non. Mes critiques ne sont pas la vérité absolue, je l’ai toujours dit, ce n’est qu’un avis personnel. Néanmoins, si quelque chose me dérange, j’en parle. J’ai trouvé dommage que les trois quarts du message reçu soit du négatif pour ensuite me mentionner que 80 % du reste était positif. Déjà que je me sentais mal, alors que je ne devais pas, parce qu’en tant que critique, j’étais bien en droit de donner mon avis comme je l’entendais, mais bon, dans le temps, je ne pensais pas aussi froidement. Je parle de cet événement non pas pour jeter du blâme envers Geneviève, ses émotions étaient légitimes et elle avait le droit de me donner son avis. J’en parle parce que c’est à partir de cet exact moment que j’ai compris que peu importe ce que j’allais mettre dans un avis, que même si c’était un 4 étoiles, que même si la critique comportait 80 % de positif, ce ne serait jamais assez pour certains, que le négatif serait vu avant tout le reste.


C’est donc ici que je vais parler de ce point de vue-là. Geneviève est un exemple parmi tant d’autres, mais comme il a été l’élément déclencheur de ce qui allait me mener vers ma froideur et mon combat pour la critique négative, il était important que je le place ici. La question qu’on m’a le plus souvent posée c’est : pourquoi tu écris des critiques négatives ? Ce à quoi je réponds : pourquoi pas ? Est-ce qu’on censure la critique dans les journaux ? Non. Est-ce que la vie n’est que positive et pailletée ? Absolument pas. Quand on met son travail de façon public, il faut s’attendre à voir des retours, positifs, mitigés ou négatifs. Moi, en tant qu’auteure, j’en ai reçu des commentaires négatifs. Certains m’ont apporté des points importants, d’autres non. Qu’on soit en littérature, en cinéma, en sculpture, peinture, dessin, n’importe quelle forme d’art, nomme-là, il y aura toujours des avis positifs et négatifs. Est-ce que parce que je suis sur les réseaux sociaux en tant que « nobody » je devrais me censurer ? Me taire sur ce que j’aime moins ? Je ne crois pas. J’ai quand même un diplôme en création littéraire, la structure d’une œuvre, je connais. J’ai un diplôme en révision professionnelle aussi. Malheureusement, lorsque je lis un livre aujourd’hui, les problèmes de ton, de répétitions, d’erreurs grammaticales, ça me saute au visage. Appelez ça une déformation professionnelle si vous voulez. Ça ne m’empêche pas de faire des erreurs moi-même ! Mais, je m’attends à, si j’achète un livre à 30 $ ou que je reçois un service de presse (peu importe la réception en fait), que je me retrouve avec un livre travaillé entre les mains, ce qui n’est pas toujours le cas. Surtout où, de plus en plus aujourd’hui ça coupe dans la révision, mais ça, c’est un autre débat. Donc, la nobody que je suis a quand même des connaissances. Elle ne sait pas tout et n’a jamais prétendu le contraire.


Le problème, c’est que le combat sur la liberté d’expression et les critiques négatives est réellement devenu un fléau monumental sur les réseaux sociaux. Maintenant que les auteurs ont de plus en plus accès aux avis qui y sont publiés, on dirait que certains, qui n’acceptent pas la critique, bien qu’ils soient dans le domaine des arts volontairement, n’hésitent pas à devenir… intenses. Alors, laissez-moi répondre avec la même intensité. Il y en a qui se plaignent des mauvais avis, des retours mitigés, qui accusent tout de suite la jalousie et la méchanceté pure de personnes qui écrivent des critiques littéraires. Pour rappel, selon le Larousse, la définition de Critique est, en premier lieu, « Art de juger les œuvres littéraires ou artistiques ». Dans cette description en peu de mots, il n’y a pas inscrit « critiquer de façon positive ». Surtout que la 4e définition, toujours selon le Larousse, est « Action de critiquer quelqu’un, quelque chose ; jugement hostile, défavorable », dont le synonyme est attaque et les antonymes sont compliments et louanges. Donc, si on suit la logique de la langue française, une critique est par le principe négatif et c’est la raison pourquoi, au fil des années, certains ont remplacé « critique littéraire » par « avis littéraire ». Mais encore là, si on va chercher la définition du Larousse (notre ami !), on voit en tout premier : « Ce que quelqu’un pense sur quelque chose ou sur quelqu’un, exprimé généralement dans une discussion ou à la demande d’une autre personne ; opinion, point de vue, sentiment » avec comme synonymes appréciation, façon de penser, jugement, opinion, point de vue, sens, sentiment et vue. Je pourrais continuer longtemps à sortir des définitions à des gens qui, selon tout point de vue, semblent s’y connaître en langue française. Par définition même, une critique ou un avis se voient présenté comme positif, mitigé ou négatif selon les sentiments de la personne qui partage son opinion. On parle ici d’un droit de base, surtout dans le milieu artistique. Ainsi, lorsque je lis des publications de personnes qui disent que les gens qui osent (oui osent !) écrire des avis, mitigés ou négatifs, détruisent le rêve des auteur.es, je me dis qu’en réalité, c’est ce genre de comportement qui détruit l’illusion que le monde des arts peut encore être critiqué et évoluer. C’est ça qui détruit un rêve. Parce que, mes excuses, mais quand je vois certaines personnes s’exprimer haut et fort contre des gens qui critiquent des objets, ce qu’elles ont le droit, je me permets de dire qu’on n’est pas dans l’équitable. De plus, et veuillez excusez ma vulgarité, mais si vous ne voulez que du positif et du beau, ne publiez pas vos textes, faites les lire à vos mamans qui vous diront à quel point c’est merveilleux, comme elles le faisaient devant vos dessins de prématernelle. Vous n’aurez jamais l’heure juste, mais votre égo sera satisfait.


C’est intense, n’est-ce pas ? Ça m’a fait du bien, pour être honnête. Dire les vraies choses. C’est bien beau vouloir du positif à tout prix, mais le positivisme toxique est aussi malsain que le négatif, c’est un élément à ne pas oublier. Je n’ai rien contre ceux qui publient que des coups de cœur ou du positif sur les réseaux sociaux, ça les regarde. Mais moi, ça me fait me poser des questions sur leur honnêteté et leur transparence. Donc, je préfère rester moi-même et dire ce que je veux dire et quand je veux le dire. Critiquez mon travail, ça ne me dérange pas, mais lorsqu’on en vient aux critiques personnelles, c’est là qu’il y a un problème. Et ça, je l’ai vécu assez pour savoir à quel point c’est douloureux.


Le 17 août 2022, je publiais sur Instagram la publication qui deviendrait la plus virale sur mon compte : Les critiques sont pour les lecteurs PAS pour les auteurs. C’est pas moins de 1050 interactions sur la publication et ça, c’est directement à partir du post, ça ne compte pas les centaines de messages privés reçus. Mention j’aime, commentaires, partages, dans la communauté Booksta québécoise, mais également française. La publication a pris une ampleur qui n’était pas prévue. Je voulais simplement donner mon avis sur lesdites critiques négatives et ça l’a donné un mouvement de « dénonce ton auteur ». Un Metoo littéraire en somme. Je n’y étais pas préparée. Ni physiquement ni mentalement. Je ne savais pas ce qui allait arriver et, sincèrement, il y a des journées où je suis fière de m’être tenue debout avec cette publication, parce que cela méritait d’être dit et d’un autre côté, j’avoue, j’aurais préféré que ça n’existe jamais, surtout pas avec ce que j’ai vécu les mois suivants. Au moment où cette publication a été publiée, il faut comprendre que certaines maisons d’édition avaient commencé à censurer les avis (c’est la raison pourquoi Ann-Julie et moi avions rompu notre partenariat avec Édiligne), annuler des partenariats quand des critiques négatives se publiaient, certains auteurs réagissaient tellement mal que des gens ont commencé à voir peur. Oui, PEUR. Pour être honnête, j’ai compris pourquoi après. En publiant cette publication, comme je l’ai dit, j’ai reçu des centaines de témoignages, certains vraiment horribles. Des insultes de la part d’auteurs, du harcèlement et des histoires vraiment intimes qui m’ont brisé le cœur. On dirait que voir cette publication a permis à des personnes sur Instagram d’ouvrir la porte vers une ouverture sur ce qu’ils ont vécu. Le dénonce ton auteur s’est fait dans le plus grand des silences, en privé, par peur de se faire encore plus ramasser, d’être accusé de diffamation même… C’était désolant.


Plusieurs noms qui m’ont été partagés ne m’ont pas surpris, en ayant vu des facettes moi-même. Par exemple, Geneviève, que j’ai nommée plus haut, est sortie trois fois. Je ne dévoilerais jamais la liste en entier, cela n’a jamais été mon but. Je l’ai gardé pour moi, dans ma propre blacklist que je possède dans mon téléphone, car oui, j’ai une blacklist d’auteurs que je ne lirais plus jamais. J’ai aussi une redlist qui est plus du genre « à faire attention ». J’étais rendue là et je ne suis pas la seule, car dans les dénonciations, certains avaient leur propre blacklist à me partager avec le pourquoi de la présence de chaque nom. Mais le top deux s’est largement dépassé et mérite d’être discuté. En numéro deux, l’auteur Michel Jean, nommé onze fois, dont certaines histoires m’ont fait halluciner. J’ai été très étonnée de voir ce nom apparaitre, car jamais je ne me serais doutée de ça. J’y croyais à peine au début… jusqu’à ce qu’on m’envoie des liens et des captures d’écran. Affreux.


Le numéro un ne surprendra personne, car au moment des faits, il ne surprenait pas personne ! Nadège Roy, avec 42 dénonciations. J’avais vu passer des commentaires, des publications, mais je ne m’y concentrais pas trop. Les deux livres que j’avais lus de Nadège avaient été des coups de cœur, donc je n’avais pas ce stress de recevoir des messages méchants ou des commentaires me visant. Mais pour plusieurs personnes, ça l’a été des insultes, du harcèlement de la part de « fans » de l’auteure qui se sont mise à attaquer sur les réseaux sociaux des blogueuses qui n’avaient pas aimé tel ou tel livre de Nadège. Encore une fois, les captures d’écran ont coulé à flots. C’en était traumatisant. Je me disais que, bon, j’étais protégée de la situation parce que j’avais aimé ses deux livres. J’avais tort. Extrêmement, profondément, tort.


Là, ici, je tiens à mettre un point important. Je vais parler de ce que J’AI vécu. Je vais parler de MES théories, MES suppositions, mais je ne peux pas mettre des accusations claires ni des pensées qui ne sont pas les miennes, parce que je ne suis pas dans la tête des autres. Que ce soit clair.


Le soir même de la publication, je vois ce qui me semble être une réponse à mon post de la part de Nadège, sur Facebook. Je dis semble, car je n’ai jamais eu la preuve que c’était le cas. Mais beaucoup de personnes ont semblé penser pareil, parce qu’on m’a envoyé des photos et la publication directement une dizaine de fois en me disant « regarde ça ! ». J’étais en tabarnak, c’est vrai. Au point où j’ai publié un reel complètement bébé que j’ai supprimé et dont je me suis excusé le lendemain tellement c’était immature. J’avais fait ce que je reprochais aux autres : critiquer la personne. Je n’avais même pas de preuve que c’était relié, mais ça semblait être le cas. Surtout quand des messages ont commencé à rentrer dans ma messagerie, des admirateurs de Nadège, comme on m’avait mentionné plusieurs fois, qui venaient à la défense de leur auteure favorite qui n’était pas visée ni mentionnée nulle part. J’ai supposé vite qu’elle s’était sentie concernée et en même temps, peut-être avec raison pour qu’on la dénonce 42 fois… Je me désabonnais au fur et à mesure si j’étais abonné à leur compte ou supprimait les messages. Après trois jours, ça l’a cessé. Jusqu’en octobre.


Je publie une story alors que je suis en train de lire Karma de Rejean Labelle. Voici la story avec le résultat ci-dessous :



Sur la Story, on ne voit pas du tout de quel livre je parle, ce que je suis en train de lire, mais je vous le dis maintenant, c’était bel et bien Karma. J’ai même mentionné les points de la story dans la critique. Ceux qui ont voté oui, je ne leur ai jamais porté préjudice, car c’était leur avis. Moi, la seule chose que je voulais, c’était une réponse à une simple question de oui ou non. C’est tout. Mais ça ne s’est pas passé si bien que ça, lorsque l’auteure Jennifer Pelletier s’est pointée dans ma messagerie. Il faut savoir que Jennifer et moi avions eu de très bonnes conversations, autant sur Instagram que sur Messenger. Je n’ai aucune colère ou rancœur, mais je me suis sentie attaquée dans ces propos. Voici la conversation qui a eu lieu en octobre 2022 et qui inclut mes réponses.




Pourquoi je partage cette conversation, c’est parce que moi qui met de l’avant la transparence et l’honnêteté, la liberté d’expression, les critiques de Jennifer m’ont solide rentrer dedans. Je n’avais que publié une story avec une question de oui et non, avec une réponse à ça que le message devrait passer en maison d’édition, car clairement beaucoup n’aimaient pas ça. C’était plus de 80 votes en « non », sur un compte qui, à l’époque, avait moins de 400 abonnés. Il n’y avait pas d’arrière-pensée, de méchanceté, j’étais juste curieuse de l’avis et des goûts des gens. Mais j’ai eu l’impression que Jennifer s’est sentie attaquée et j’ai trouvé ça extrêmement dommage. Après ça, une rupture s’est faite et j’ai eu la malheureuse impression que nous étions de deux côtés d’un ravin sans pont entre les deux. J’ai compris à ce moment-là qu’il y a des gens qui vont se sentir vexé même lorsqu’ils ne sont pas concernés, comme je l’avais vu quelques semaines plus tôt avec les fans de Nadège dans ma messagerie. Je devais faire la paix avec cette constatation, mais je n’en ai pas eu l’occasion.


LE HARCÈLEMENT ET LA CYBERINTIMIDATION

Je ne sais pas ce qui a mené concrètement à cette vague de haine. Je l’avoue et je vous le dis directement, pendant un moment j’ai eu l’impression que Nadège et Jennifer, amies, m’avaient vu comme un ennemi #1 et s’était donné le rôle de me faire ravaler mes opinions sur la critique négative et mon « contrôle » sur comment les auteurs écrivent. Je n’ai jamais eu de preuves et ce ne sont pas des accusations, je vous partage seulement ce que j’ai pensé longtemps. Sauf que ça serait me donner trop d’importance et je n’ai jamais pensé que je méritais d’être considérée comme une ennemie, comme un monstre à tasser, je n’étais et ne suis qu’une nobody qui aime partager ses avis livresques en toute honnêteté. Pourquoi je les ai soupçonnées ? Car lorsque j’ai commencé à recevoir des messages de haine en novembre, Nadège et Jennifer étaient souvent mentionnées. Ça l’a commencé par un ou deux messages de compte de booksta que j’ai tout de suite bloqués. C’était encore soft à ce moment-là.


Puis, les messages se sont accumulés. Sur le site directement, dans mes courriels privés, sur Facebook, principalement sur ma page d’auteure et bien sûr, sur Instagram. Chaque semaine je pouvais recevoir une cinquantaine de messages qui m’envoyaient chier, m’insultaient, me disait que j’étais une personne malheureuse qui cherchait à rendre malheureux les autres parce que ma vie ne méritait pas d’être vécue, donc je voulais rabaisser tout le monde avec moi dans ma misère. Les faux comptes apparaissaient et disparaissaient. Même si je faisais des captures d’écran, le compte était impossible à retracer. C’est la beauté des réseaux sociaux n’est-ce pas… ? De novembre à début mars environ, je me faisais harceler, insulter, rabaisser, critiquer. On parlait de mon apparence, des suppositions de pourquoi j’étais malheureuse, on allait même jusqu’à mentionner mes parents, mon ex. Je suis tombée en dépression à ce moment-là. Outre la cyberintimidation et le harcèlement que je vivais, oui j’étais malheureuse dans ma vie privée, isolée, seule, anxieuse. Je vivais tout entre les quatre murs de mon bureau. Mon ex avait assez à gérer, je ne voulais pas lui mettre ce drama de plus sur les épaules. Comme je ne pouvais pas dénoncer qui que ce soit, faute de preuves, faute de nom (car même si Nadège et Jennifer ont été mentionnées, RIEN ne me dit qu’elles étaient derrière ça, mais j’ai toujours soupçonné que certaines publications ou commentaires qu’elles ont pu faire ont mené certains de leurs fans à « s’amuser » à mes dépens. Pourquoi je ne les accuse pas directement non plus, c’est qu’elles ne peuvent pas être responsables du comportement des autres, ce qui est important de préciser.), j’ai encaissé, supprimer, bloquer. Je n’allais pas les laisser gagner, je suis bien trop forte pour ça, même si ça affectait ma santé mentale. Je me mettais un masque de sourire sur le visage, mais combien de fois ai-je passé une bonne heure assise en boule dans le milieu de mon bureau à pleurer ? Trop souvent. Moi, je ne voulais qu’écrire des avis et je me sentais comme la pire des mardes, le pire déchet que la terre a mis au monde après Hitler.


Ce harcèlement s’est essoufflé après quatre mois avant de complètement s’arrêter au début du mois de mars. Je me dis que ces personnes-là se sont tannées… Mais le mal était fait dans mon estime. Je faisais comme si. J’enregistrais des épisodes de podcast, je continuais les publications d’opinions, les critiques… je ne voulais pas qu’elles gagnent, mais une déchirure s’est créée, on n’en sort pas indemne. Je me remettais sans cesse en question, j’étais incapable de prendre une décision sans l’accord d’Ann-Julie, je cherchais toujours quelqu’un pour me dire si telle critique ou telle chose passait ou si j’allais me faire ramasser. Mon masque était en train de tomber et je savais que je devais le remettre rapidement, sinon j’allais m’effondrer.

Le harcèlement est revenu plusieurs mois plus tard, mais je ne pense pas que ce sont les mêmes personnes, donc j’en parlerai plus tard dans cette publication.


LA DEUXIÈME ENTENTE AVEC DE MORTAGNE

Je retourne dans le passé ici, car ça a eu lieu avant la publication sur la critique négative. Je lis le premier tome de la série Les Winchester d’Audrée McNicoll. J’avais vraiment hâte de découvrir la plume d’Audrée, que j’ai trouvé agréable, délicate et bien présentée. Mais, en lisant Lincoln, j’ai fait face à deux problèmes dans mes goûts : le Insta Love et la fin. Cette fin que j’avais du mal à exprimer correctement le sentiment que ça m’a causée. J’ai donc écrit que c’était comme si c’était un « Ha Ha ! Familiprix ! » pour montrer la surprise un peu malaisante que tu ne vois pas venir. Encore aujourd’hui, j’ai du mal à l’exprimer convenablement. J’en parle à Audrée en me disant qu’elle allait probablement rire de la comparaison, comme ce fut mon cas… mais non. Audrée a été blessée par ce commentaire, ce qui, avec du recul, je peux parfaitement comprendre pourquoi. Et je m’en excuse Audrée, ce n’était pas contre toi, c’est moi qui avais de la difficulté avec mes mots. Néanmoins, ce moment de malaise a créé une situation à la maison d’édition lorsque Audrée en a parlé à quelqu’un chez De Mortagne. Je suis donc convoquée à une deuxième rencontre, un peu moins d’un an après la précédente sur le Tabou de Madeleine. J’explique mon point de vue, j’écoute celui de la personne derrière l’écran avec patience et bienveillance. Elle me donne des astuces pour que mes critiques soient plus en « sandwich », soit positif négatif positif, que ça passe mieux. En vrai, le conseil était très bon et c’est un truc qu’on utilise en journalisme et dans bien des sphères de la vie. J’ai juste eu un peu l’impression de me faire dire comment écrire mes critiques, mais, encore une fois, je ne voulais pas de problème. Puis un ajustement à l’entente de base a été décrété. Si je n’ai pas aimé un livre, de faire comme avec les Tabous, simplement dire que ce n’était pas pour moi. C’était donc tous les livres de la ME qui ne devaient pas recevoir de critiques négatives, en somme. À ce moment-là, je ne l’ai pas totalement ressenti comme ça, car je pouvais quand même expliquer ce qui avait fait que le livre n’était pas pour moi. J’ai aussi pu envoyer à « l’évaluation » deux critiques pour être sûre qu’elles allaient passer. Mais certains livres reçus en service de presse n’ont pas eu de critique tout court. Je me sentais malhonnête, mais je vivais un malaise avec l’équipe, le style des romans non critiqués et je n’avais pas envie de causer du trouble pour rien. Au final, ma critique de Lincoln a dû être approuvée et a été publiée en juillet 2022. Sauf que moi, je me suis ramassé les poings liés plus que jamais.


J'AI RÉPÉTÉ MA PLUS GROSSE ERREUR

Après la critique négative, le harcèlement, j’ai fait face à un autre problème concernant certains auteurs sur Bookstagram. Un peu comme avec Audrée, je suis allée parler quelques fois à des auteurs lorsque la critique de leur livre allait bientôt sortir et que celle-ci comportait quelques commentaires négatifs. Ces auteurs-là, j’étais souvent proche avec eux, du genre qu’on se parlait plusieurs fois par semaine ou bien ils publiaient dans la même maison d’édition que moi. Malgré la mauvaise expérience vécue avec Audrée, je repensais à Maxim à qui je n’avais pas parlé avant. J’étais prise entre deux expériences différentes qui avaient eu des remous. J’ai réalisé que même en parlant en privé, les auteurs se braquaient rapidement, ils se sentaient vexés, insultés parfois. Des gens avec qui je parlais et que j’avais l’impression qu’on était des amis retournaient leur veste très vite lorsqu’on « s’attaquait » à leur travail. Le ton devenait froid, les commentaires cinglants et le ravin mentionné plus haut s’élargissait… J’ai compris mon tort là-dessus. Ma première grosse erreur avait été de ne pas réaliser assez rapidement qu’on était tous différents. J’avais refait la même bêtise. Si, moi, ça ne me dérange pas de discuter de points forts et faibles en privé, ce n’est pas tout le monde qui a envie de se faire mettre au visage des points négatifs. C’est encore pire que de les taguer, en fait, car ils sont obligés de lire la conversation en ne pensant pas que c’est ça qu’ils vont devoir faire face dans leur journée. Je n’aurais pas dû faire ça, je pensais bien faire, mais je me suis trompée. Je m’excuse vraiment. J’étais prise dans le dilemme du « je le dis tu ou je le dis tu pas ? ». Avec Ann-Julie, on a finalement convenu de ne plus en parler aux auteurs avant, même si ce sont nos amis proches en août 2023. C’était une décision qui a été réfléchie, mais nécessaire. Je répétais mes erreurs du début et ça blessait des gens, alors que ce n’était pas mon but. Je n’ai jamais voulu faire de peine à qui que ce soit. Je parlais des œuvres, mais on y voyait souvent des remarques personnelles. C’est normal que lorsque je parle de la plume, l’auteur puisse se sentir attaqué sur sa personne, mais une plume, c’est comme un muscle que tu entraines au gym, ça se travaille, se modifie, ça change. Ce n’est pas contre personne, c’est plus critiquer la qualité du travail. Comme si on critiquait comment tu faisais tes exercices abdominaux. Du moins, moi je le vois comme ça, mais je comprends que d’autres ne le voient pas de la même façon… et je dois accepter ça.


LE SOLIDE MANQUE DE RESPECT DE JESSYCA DAVID

On est en décembre 2023. Je vois en story Instagram des comptes starter une boîte où les gens peuvent donner un avis, poster une question de façon complètement anonyme. Je suis sur la remorqueuse avec mon ex, car c’était une longue route et il ne voulait pas être seul. Je m’ennuie un peu, donc je décide de faire pareil en disant que les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. Comme à ce moment-là, mon masque de froideur était revenu, ma transparence, mon honnêteté, bien présente, je ne cachais rien (ou presque), j’ai partagé tous les messages qui m’ont été envoyés. Autant ceux qui me critiquaient moi que ceux qui critiquaient les autres. Et par les autres, je dirais principalement Jessyca David. Même dans mes réponses je dis à un moment que je suis d’accord, d’autres fois que je trouve ça trop et même vers la fin que ça commence à être intense les messages sur elle. En même temps, je me disais, oui c’est intense, mais ces personnes-là peuvent-elles s’exprimer que de façon anonyme de peur de se faire ramasser ? J’ai vécu du harcèlement et de la cyberintimidation anonyme, je peux comprendre à quel point c’est blessant. Mais là, je crois que c’était surtout des personnes qui voulaient s’exprimer plus qu’autre chose. Et moi je partageais. Est-ce que j’aurais dû arrêter à un moment ? Très probablement, je l’ai même avoué en vidéo. Une autre erreur de ma part. Mais je voulais être transparente et partager tout ce qui m’était envoyé, positif et négatif.


À ce moment-là, j’étais déjà enlignée vers le chemin que j’ai pris aujourd’hui, celle d’être complètement moi-même et d’en assumer les conséquences. Cependant, les conséquences de ça ont été tellement énormes que je l’ai encore sur le cœur aujourd’hui. En réponse à ces story, Jessyca David a fait une vidéo dénonçant l’intimidation sur son profil à je ne sais plus combien de mille abonnés. Je comprends comment elle s’est sentie, mais je trouvais ça démesuré. Oui, j’ai répondu à certains commentaires en étant d’accord, mais je l’ai défendue aussi. De plus, les gens ont le droit de s’exprimer. Elle n’a pas été traitée de nom, c’est son travail qui a été critiqué, sa façon de faire. En gros, de la critique négative. Elle a eu le droit de se sentir vexée, d’être triste, mais là, sa vidéo s’est ramassée à faire un débordement de haine dans ma messagerie, parce que nos abonnés comparés n’étaient pas là du tout. Entre ses quelques milles et mon 500, ce n’était pas la même game. On m’a écrit qu’une chance que ma mère était morte, qu’elle aurait honte de moi. Que je suis une grosse jalouse qui n’aura jamais de succès et des messages m’incitant à me suicider. J’avais fait des story qui disaient que je ne regrettais pas, parce que le retour de Jessyca avec sa vidéo montrait que ces gens-là avaient eu raison d’avoir peur de s’exprimer et qu’il faudrait peut-être se poser la question sur le pourquoi, ces gens avaient peur. La situation a été expliquée dans deux vidéos de ma part, ainsi que dans l’épisode de podcast qui annonce le départ d’Ann-Julie, qui s’exprime avec beaucoup d’émotion sur ce qu’elle a vécue, elle aussi, à cause de Jessyca David, quand celle-ci a décidé de contacter l’employeur d’Ann-Julie qui n’avait rien à voir avec ça, ainsi que ma maison d’édition, dans le but de nous causer du tort. C’était un énorme manque de respect et très disproportionné avec les simples story qui avaient été partagées à la base. J’ai perdu ma partner in crime avec qui je travaillais depuis plus de deux ans, parce qu’une auteure refusait de prendre la critique sur son travail et sa façon de faire. Je vous le répète : si ces personnes-là ont dû donner leur opinion de façon anonyme, c’est qu’il y a une raison et Jessyca David leur a montré publiquement qu’ils avaient bien fait de ne pas en parler publiquement, comme moi je l’ai fait et le fait encore. La peur peut être vraiment puissante. Aujourd’hui, je ne lui ai toujours pas pardonné ce qu’elle a fait à Ann-Julie. J’assume ma part des torts, les responsabilités qui me reviennent, les erreurs que j’ai commises dans cette situation. Mais un comportement comme ça est difficilement excusable, surtout lorsque ça attaque quelqu’un d’innocent. Alors Jessyca David peut bien jouer les gentilles sur sa plateforme, promouvoir les relations saines, avoir l'air d'être super friendly, mais moi ce que j'ai vu, c'est une personne avec un énorme égo qui refuse de se faire critiquer. Plus jamais, je vais dealer avec des personnes comme ça. J'en ai eu assez.


Mon verre qui est déjà pas mal plein et sur le bord de déborder de situations malsaines et difficiles, commençait à me faire peur. Tous les événements mentionnés plus haut ne sont pas que la faute des autres, j’ai aussi ma part de responsabilité, que ce soit clair. J’en parle, parce que tout ce qui a été dit est une empreinte de plus vers la fin du Monde imaginaire de Mione.


Et c’est en mai 2024 que tout éclate.


LA GOUTTE DE TROP

C’est probablement la section qui risque de me mettre le plus dans la merde, mais je devais en parler, malgré les possibles conséquences, puisque c’est cet événement qui a causé la rupture totale de ce qui était mon blogue et ce qu’il est devenu. L’accumulation était déjà limite, là, le verre plein s’est complètement renversé. Et si vous pensez que je l’avais vu venir, vous vous trompez. J’ai tellement été sous le choc que je n’ai pas su comment réagir. Donc, fin mai 2024, je reçois Logan de Samuel Champagne. Un livre de la collection Kaléidoscope que j’attendais avec impatience. Il faut savoir que Samuel est un de mes auteurs chouchou québécois. Son dernier livre, Coup de foudre à l’aveugle, avait été un coup de cœur. Le dernier Kaléido, Sacha, un coup de cœur aussi et j’avais bien aimé James, Adam et Antonin. Même les tabous de Samuel ont été appréciés, donc je n’étais pas inquiète en commençant ma lecture de Logan. Et c’est là que j’ai pogné un deux minutes. Je lisais… mais je ne comprenais pas. Il y a avait énormément de répétitions et plusieurs fautes dans le livre. Ça ne ressemblait pas à Samuel. Écoutez, quand j'ai envoyé une photo de la page 11 à un ami qui adore lui aussi l'auteur, il m'a dit "coudonc, ça l'a tu été écris par ChatGPT?". Oui, à ce point-là. Une grosse incohérence était également présente dans le roman, ce qui n’est pas le genre de Sam et connaissant le travail chez De Mortagne, pas leur genre non plus. En somme : je ne comprenais pas du tout ce qui s’est passé. J’ai donc publié la critique de Logan sur Goodreads à chaud comme je le fais après chaque fin de lecture. Je vous mets les captures d’écran pour ne pas qu’on m’accuse de modifier la critique par la suite :



La raison pour laquelle la capture d’écran indique le 3 juin au lieu du mois de mai est parce qu’il y avait bel et bien une faute (qui m’a été reprochée) qui s’est glissé dans la citation. J’avais pris une photo de la page du livre et j’avais fait copier-coller le texte avec mon iPhone. Un déterminant de trop s’est ajouté dans la citation sans que je ne le réalise et ça c’est mon erreur, je l’ai modifié dès qu’on me l’a fait remarquer. Vous comprendrez donc un certain passage dans ce que je vais vous montrer un peu plus loin ci-dessous.


La critique était sortie depuis plusieurs jours et la publication sur les réseaux sociaux était programmée dans son habituel « je n’ai pas compris ce qui s’est passé, Samuel est mon auteur chouchou, mais ce livre n’a pas été pour moi ». Mais cette publication n’a jamais vu le jour, car j’ai reçu un courriel de la part des Éditions de Mortagne que je vous montre ici :

Quand je vous dis que j’ai été sous le choc, c’est que j’étais vraiment sous le choc. Je ne comprenais pas les accusations. Tout le long de ma critique sur Goodreads, j’exprime mon incompréhension, ma peine, mon désarroi. Ce n’était tellement pas habituel pour Samuel et pour De Mortagne, que oui, je suis restée surprise ! C’est ce que je voulais exprimer ! À aucun moment je dis que le livre n’a pas été travaillé, je dis que je ne comprends pas ce qui s’est passé de ce côté-là, car je n’ai quand même pas inventé les fautes (pas dans la citation, mais ailleurs dans le livre), les répétitions, l’incohérence d’avoir trois adolescents de 16 qui conduisent seuls. Et en mettant l’extrait (avec la maudite faute que je n’avais pas vue), je voulais éviter une atteinte à la réputation justement, ne pas lancer des accusations en l’air. Ça va avoir servi, n’est-ce pas ? Mon partenariat était donc dissous sans plus de discussion et on me menaçait de me poursuivre pour diffamation et atteinte à la réputation. C’est pourquoi je montre des captures d’écran et non pas des paroles rapportées. Par la loi, un courriel peut être public et la personne qui l’envoi est tenu responsable de ses propos, oui je me suis renseignée avant de vous partager tout ça.


Ce qui me faisait peur avec ce courriel, ce n’était pas la perte du partenariat, qui oui me faisait énormément de peine, parce que j’étais déjà contrôlée sur beaucoup de choses que je pouvais dire ou pas et que ce n’était clairement pas assez, mais que c’était très vague concernant mon futur en tant qu’auteure pour la maison d’édition. Ayant un roman avec échéance que je dois envoyer avant Noël, un roman qui a été demandé à ma co-auteure pendant deux ans, dont le plan a été approuvé et qui est presque terminé, je me retrouvais en situation de vulnérabilité et d’impuissance. J’ai bien sûr répondu au courriel en demandant une conversation de vive voix, car j’ai eu l’impression que certains éléments avaient mal été compris et je tenais à me défendre un peu. Je trouvais les mots employés dans le courriel et les accusations assez injustes. On n’a pas vraiment répondu à ma question et j’ai eu droit à un « je te contacte la semaine prochaine », le 31 mai 2024. C’est la dernière fois que j’ai eu des nouvelles concernant cette situation. J’ai essayé d’appeler directement, boîte vocale. J’ai relancé en courriel, aucune réponse. J’ai fini par écrire une lettre à cœur ouvert en courriel, après plusieurs semaines sans nouvelles, pour n’avoir aucune réponse à ça non plus. Ignorée complètement. Persona non grata. J’étais démolie, triste, perdue. C’était vraiment la goutte de trop. Je n’ai pas publié sur mon blogue pendant un mois, à peine lu, je n’ai pas écrit. J’étais dans une bulle de réflexion qui grugeait toute mon énergie. Je voyais des critiques ressemblant à la mienne être publiés sans que ça ait de conséquences, mais moi, j’étais mise au coin, oubliée, ignorée. Ça m’a extrêmement blessée.


Après cet événement, je voulais fermer mon blogue. Finir ça là une fois pour toutes. J’avais assez enduré, assez encaissé. Même quand je me censurais, ce n’était pas assez. Il fallait que je ne partage que le beau et le positif, mais ce n’est pas moi. Je suis une réaliste, je suis quelqu’un qui voit le blanc, le gris et le noir. J’avais un design arc-en-ciel et pastel, mais la vie n’est pas faite que de couleur. J’étais décidée à tout fermer, je me préparais à le faire jusqu’à ce que mon ex me lance au visage : si tu abandonnes, tu leur donnes raison de te censurer. Ça m’a frappé comme si j’étais rentrée dans un mur de brique. En plus de ceux qui me disaient de ne pas arrêter, car j’étais l’une des rares qui disaient tout avec honnêteté, que mes critiques étaient appréciés pour ça et de laisser faire ceux qui ne sont pas capables d’en prendre.

C’est à cette intersection en T que je devais faire mon choix final : fermer le blogue ou changer.


Comme vous lisez ceci, vous comprenez que j’ai pris la voie de droite, vers le changement. Sachez également que même si je suis très déçue et triste de la situation avec les Éditions de Mortagne, je ne les déteste pas. Je vais continuer à acheter leurs livres, car la majorité je les aime. Il a fallu que celui que j’aime moins cause tout ça, mais bon. De plus, en tant qu’auteure, je n’ai presque jamais eu de problème. On met de l’avant mes romans et l’équipe fait du bon travail. Ce n’est donc pas le temps de sortir vos fourches et vos torches, j’ai un drapeau blanc dans les mains, moi. Je voulais simplement expliquer l’élément déclencheur qui a propulsé le changement.


LE NOUVEAU BLOGUE

Je savais que si je voulais continuer à être blogueuse, je devais changer des choses. Je voulais rester moi-même, faire ce que j’aime le plus et que mon site et mes plateformes me ressemblent plus dans qui je suis devenue après ces épreuves. C’est pourquoi j’ai choisi le nom « En toute transparence ». Je trouvais cela approprié. Je trouvais que ça faisait plus « officiel », tout en ayant un petit côté condescendant que j’étais prête à assumer. Toutes les critiques vont commencer avec ce terme. Passer aussi de la couleur arc-en-ciel au noir et blanc permettait une grande rupture entre le passé et le futur.


Au moment où j'ai écris le texte, j'avais un design en tête pour ne plus me faire reprocher de ne pas être objective en prenant en considération l'auteur et la maison d'édition. Je devais, à la base, camoufler le nom de l'auteur et celui de la maison d'édition sur mes photos. J'en avais même parlé avec certains de mes partenariats restant. Puis, lorsque j'ai commencé le montage, j'ai réalisé que ça clochait. On pouvait facilement trouver les informations de toute manière, alors pourquoi perdre mon temps ? Le message était de mettre le livre de l'avant, mais au final je manquais de transparence en camouflant des informations publiques. C'est donc un design en noir et blanc en arrière-plan qui va jouer sur le fait que le livre dont je parle, seul élément de couleur de l'image, sera l'élément principal. Pas l'auteur, pas la maison d'édition. L'objet.


Que ce soit bien clair. Toutes les critiques qui sortiront se concentreront (comme avant, mais encore plus maintenant) sur le contenu du livre. Que je lise un roman de Jessyca David, de Nadège Roy, des Éditions de Mortagne, d'une auteure indépendante, d'un bestseller américain, ça n’aura pas d’importance, les avis seront sur le même piédestal. Il n’y aura plus de censure, de coin rond. Si j’ai quelque chose à dire, je vais le dire, même si c’est le livre de ma meilleure amie ! Tout le monde aura le même procédé. Je me calque un peu aux avis anglophones qui n’hésitent pas à dire ce qu’ils pensent, même si c’est sévère et parfois insultant. Je compte rester dans le respect, mais comme mentionné plus haut, mon respect n’est peut-être pas le même que celui d’un autre, on a tous nos propres limites et c’est quelque chose qui doit être respecté dans les deux sens. Je vais accepter de me faire critiquer mon travail, mais plus jamais je ne vais supporter la cyberintimidation et le harcèlement. Je n’hésiterais plus à dénoncer publiquement et à bloquer. Si tu n’aimes pas mon contenu, désabonne-toi tout simplement. Si tu ne m’aimes pas, bloque-moi. Vous en avez absolument le droit. Sachez que je ne taguerai plus les auteurs, même sur des critiques positives, seules les maisons d’édition seront taguées, si elles veulent envoyer les avis à leurs auteurs si elles en ont envie. Moi, je vais écrire mes critiques pour les partager avec les lecteurs. Et je ne me retiendrais plus. Plus jamais.


Je vais assumer, encore plus, qui je suis, ce que je fais et comment je le fais. Je ne changerais pas pour des gens sur Internet. Je suis quelqu’un de franc, de direct, qui manque parfois de tact, mais qui est passionnée par la littérature. Je veux continuer à partager cette passion, mais je refuse de changer pour plaire, pour avoir plus d’abonnés, plus de like. Je rentre dans ma Reputation Era la tête haute. J’en prends les risques, j’en assume les conséquences, autant pour ce qui va s’en venir que tout ce que contient cette longue publication.


Encore une fois, je le mentionne. Rien ici n’était dans le but de propager de la haine, ce n’était que pour vider mon sac, dire ma vérité et enfin tout mettre derrière moi. Je ne reviendrais plus jamais sur ces éléments, ni en message privé, ni en public. C’est terminé. Cette publication ferme la porte à quatre ans d’événements difficiles que je veux oublier pour regarder de l’avant. Faire la paix avec ce dark side. Je passe à autre chose, je vous invite à en faire de même pour qu’on reparte tous du bon pied.


Merci énormément à ceux qui m’ont supporté dans mes moments les plus bas, ceux qui m’ont encouragé, ceux qui m’ont motivé. Ceux qui sont restés même quand ça devenait pas beau. Ceux qui m’ont défendu. C’est beaucoup grâce à vous que je continue.


Et ceux qui se sont rendus jusqu’ici…

Bienvenue sur En toute transparence.

 

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