TITRE : Émeraude
AUTEURE : Geneviève Boucher
MAISON D'ÉDITION : Andara
GENRE LITTÉRAIRE : Romance fantastique
NOMBRE DE PAGES : 382
SYNOPSIS : A la suite du décès de sa mère, Caroline Ethier est contrainte de déménager à Rivière-du-Loup pour sa dernière année de secondaire. Elle y fait plusieurs rencontres qui pimentent son quotidien.
Son voisin Jeremy Emilsson est terriblement séduisant, mais il ne fait rien pour déguiser l'antipathie qu'elle lui inspire, alors qu'ils se retrouvent malgré eux partenaires dans deux de leurs cours. De son côté, le beau Logan MacLean fait tout pour la charmer. A l'opposé de Jeremy, il se révèle gentil, drôle et avenant.
Logan et Jeremy se détestent profondément, et c'est sans connaître la raison de cette hostilité que Caroline se retrouve prise entre ces deux jeunes hommes aux dons mystérieux. Le jour où elle découvre leur véritable visage, sa propre identité la foudroie comme un coup de poignard en plein coeur.
Dans le tumulte de ces nouveautés, après avoir subi une terrible trahison, la jeune fille voit son destin à jamais bouleversé. Après tout, son père ne l'a pas emmenée si loin de Montréal sans raison…
MON AVIS :
La série de Geneviève Boucher m’a été extrêmement recommandée. Je l’ai vu dans des coups de cœur, dans les listes à lire absolument, bref, on me parlait d’un roman qui sortait de l’ordinaire et qui avait tout pour être un coup de cœur dans ma bibliothèque. J’ai adoré ma lecture de ce premier tome, mais à mes yeux, ce n’est pas un coup de cœur. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Je vais commencer avec le négatif, car c’est le début du roman qui m’a posé problème, j’y vais donc chronologiquement. Ne vous en faites pas ! Il y a une tonne de positif aussi qui s'en viennent dans cette chronique ! Donc, pour Émeraude, on rentre dans la vie de Caroline qui m’a semblé avoir une tête sur les épaules, de l’idée et une belle personnalité, je reviens sur ce point un peu plus tard, mais pour vous dire, c’est un des personnages qui me plaît le plus de la série et donc un point positif à être discuté plus loin. L’adolescente arrive à Rivière-du-Loup et fait la rencontre de plusieurs personnages, certains sympathiques, certains qui le sont moins.
Bon, jusque là tout va bien, c’est après que ça se gâte. J’ai trouvé que l’histoire à certains endroits apportait certaines incohérences. Oui, certains éléments sont expliqués plus tard, mais sur le coup, en lisant, ça m’a tiqué assez que je les ai gardés en tête.
Premièrement, lorsque Caroline et Jérémy se rencontrent. Ils se voient dans le cours d’art, se parlent légèrement en faisant leur dessin respectif, mais ne se présentent qu’en science ? Le décalage entre les deux scènes m’a tiqué, j’ai trouvé la construction étrange.
Également, Logan qui embrasse soudainement Caroline au party en lui disant qu’elle lui plaît après lui avoir parlé deux fois. Même pour des adolescents, c’est étrange, et même si ce point a été expliquer plus tard dans le récit, reste qu’à ce moment-là, j’ai fait « wouah, calme-toi ».
Lorsque Jeremy vient travailler chez Caroline, son père apparait soudainement dans le décor lorsque c’est les amies de Caro qui arrivent. Où était-il donc ?
Ce sont des petites incohérences qui sont venues chicoter mon début de lecture. Il y a aussi le fait que certaines scènes ressemblaient à Twilight, surtout celle de la cafétéria et les secrets qui parsèment la première moitié de ce tome. Et un élément m’a vraiment agacé et c’est ce que je critique le plus du roman, c’est les clins d’œil de Jeremy. Oui, c’est sa petite signature, c’est mignon la première fois, mais quand ça se répète, encore et encore, ça commence à être lourd, surtout qu’à plusieurs moments du récit, il est super froid et hop la seconde d’après, il fait un clin d’œil. Pour moi, ça gâchait l’ambiance émotionnelle des scènes.
Néanmoins, arrive un moment dans le livre où celui-ci est devenu pour moi un page turner. Je n’ai pas été capable de le lâcher à partir de là. J’étais rentrée dans l’histoire et c’est à cet instant où j’ai découvert le vrai potentiel de la série et de la plume de Geneviève. Oui, le côté romance de l’histoire est mignon — des fois un peu trop —, mais lorsqu’on rentre dans l’univers des Gemmes, que le tout commence à s’expliquer, qu’on immerge dans le côté fantastique du récit, c’est un tout autre livre. Il est, à mes yeux, devenu passionnant et déroutant. J’ai adoré.
Jay, que je trouvais particulièrement antipathique au début devient soudainement attachant. Son cœur ressort et sa vraie personnalité se met à transparaître en même temps qu’il peut s’affirmer en tant que Gemme devant Caroline. Les personnages deviennent beaucoup plus profonds, même les secondaires et les émotions prennent le dessus sans gâcher l’action narrative. Le seul hic, c’est que Caroline, qui a une superbe personnalité, un caractère bien à elle, s’éteint un peu dans l’ombre de Jeremy à quelques moments du récit. Elle reste malgré tout un de mes personnages favoris.
Quant aux personnages, j’aime beaucoup cette fraction du bien et du mal, les personnages sont en constante réflexion de leurs gestes qu’ils se demandent être juste ou non, que ce soit au niveau des évincés ou même envers Logan. Celui-ci, même jusqu’au dernier instant, nous fait douter. Est-il vraiment méchant ou bien cache-t-il quelque chose ? Cette construction a fait en sorte que je n’ai pas été capable de détester aucun des personnages. C’est très bien fait et je n’ai pas senti qu’aucun des pairs secondaires n’était inutile à l’histoire. Chacun a sa place et est très bien joué.
Concernant le suédois dans le texte, honnêtement, je trouve ça original. En fait, l’idée des Gemmes, même si on a vu ça dans quelques œuvres, ici, on a une réinvention de leur utilité. Ce n’est pas quelque chose que j’ai déjà vu se faire. L’utilisation des pierres, de la lumière et des liens est tellement intéressante ! Honnêtement, je prendrai un guide sur les Gemmes en spin-off sans problème tellement ça m’intrigue comme univers. Malgré tout, je trouvais étrange que Caroline ne dise rien quand les Suédois parlaient leur langue, je sais que moi, ça m’aurait agacé. Je comprends que c’est pour laisser un peu d’intrigue sur les mots, mais ce n’était pas fait pour moi. Alors, je l’avoue, j’allais traduire à chaque fois qu’il n’y avait pas de note de bas de page. Désolée Geneviève !
Et en parlant de cette langue qui, je vais vous le dire, a une sonorité aussi sensuelle que l’écossais, je peux affirmer que Älskling est le nouveau Sassenach.
Pour terminer, j’aimerais parler de la plume de l’auteure. J’ai énormément apprécié la plume de Geneviève Boucher. Elle est fluide, légèrement poétique, une petite touche de jeunesse, une touche d’adulte, mais leur unification donne un beau tout. À aucun moment je n’ai trouvé désagréable l’écriture dans sa forme. Même si j’ai eu de la difficulté avec le début, c’était plus à cause du fond que de la forme, car la plume de Geneviève est agréable à lire et à suivre. Elle a beaucoup de talent pour former ses phrases.
En général, ce premier tome de la série Gemme est bon. Ce n’est pas un coup de cœur pour moi, mais j’ai été loin de détester ma lecture, au contraire. Simplement, le début a été difficile et c’est pour cette raison que j’ai relevé certains points négatifs. Malgré tout, c’est un livre que je conseille, car l’histoire des Gemmes est magnifique.
Par contre, je vous conseille d’acheter le tome deux en même temps si vous comptez acheter le tome un, parce que vous allez regretter de ne pas l’avoir sous la main en finissant Émeraude.
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