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Photo du rédacteurMione

Au cœur de nos tempêtes

Gabrielle et Charles - le Capitaine - se sont probablement rencontrés au pire moment de leur vie. Alors qu’elle est prise au cœur de procédures judiciaires interminables, plus rien n’a de sens pour Gabrielle. Blessé et incapable de repartir à l’aventure aux quatres coins du monde, Charles peine quant à lui à s’adapter à son nouveau quotidien.


Au milieu de leurs tumultes respectifs, les éternels célibataires n’ont toutefois d’autre choix que de laisser leur rencontre improbable se transformer en ce qu’elle aspire à devenir : une histoire d’amour comme-celles-dans-les-films. Une seule ombre se dresse à leur tableau : le départ imminent du Capitaine pour son prochain mandat dans le froid de l’Arctique, coupé de la civilisation et des moyens de communication.


Sauront-ils s’accrocher à leur conte de fées malgré la distance, quand les turbulences de la nature et leurs tempêtes intérieures feront rage?


 

Depuis la création de la maison d'édition Kairos, j'étais intriguée de découvrir cette nouvelle romance dite "Green". Étant une personne qui déteste la Dark Romance, bien évidemment que j'ai été attirée par son inverse, également appelée Light Romance ou Grey romance. J'avoue avoir été inquiète au départ, car la maison d'édition faisait la promotion de relations sans toxicité et plusieurs commentaires disaient avoir trouvé la relation de Gabrielle et Charles toxique. Je ne savais pas quoi en penser, alors je me suis forgé ma propre opinion.


Je suis normalement la première à flaguer la toxicité, mais je n’ai pas trouvé cet élément dans la romance. Au contraire, Charles, le capitaine, c’est un homme comme ceux qui sont élevés depuis des siècles : pression de performer, pression de s’engager, pression de tout sans pouvoir être vulnérable ou de pouvoir vivre ses émotions. C’est une triste réalité que notre société semble vouloir corriger pour les prochaines générations. J’ai donc apprécié le caractère et la personnalité du personnage masculin. Il a certains comportements qui sont reprochables, mais ça reste un humain qui est décrit. Un humain, ça l'a des défauts, ça fait des erreurs. Ça se questionne, ça se remet en question. Et c'est ce qui est venu donner un charme à Charles. Il est dans une mauvaise passe, mais il essaie.


Gabrielle, quant à elle, m’a déplu. Fortement. Au début de l’histoire, Charles se confie sur des éléments de sa vie qui sont quand même profonds et importants. Venant d’un gars qui ne parle pas beaucoup, c’est déjà ça! Que fait Gabrielle ? Elle pense à quoi il a l’air tout nu. Je comprends qu’on puisse être horny, mais j’ai trouvé la narration dans ce genre de moment particulièrement déplacée. Sa personnalité n’est pas ressortie et je n’ai pas pu m’attacher. Contrairement à Charles, j'ai eu l'impression qu'elle tournait en rond dans ses faiblesses et attendait que tout se règle sans y mettre le moindre effort. Elle a également ses défauts, mais ne tente pas de les changer, ce qui n'est pas venu aider mon sentiment à son égard.


Ce qui n’a pas aidé, c’est le manque de profondeur sur leur histoire. On survole leur passé, autant avec le plagiat qu’a vécu Gabrielle que des problèmes physiques et psychologiques de Charles, pour, à la place, avoir des passages d’allusions sexuelles qui n’ajoutaient rien à l’histoire. Ils se rencontrent au mauvais moment, parce qu'ils ont chacun un passé à régler, professionnellement, psychologiquement, physiquement, mais on a que des bribes de ces éléments-là. J'ai trouvé ça dommage.


Cependant, je l'admets, le potentiel était très présent et j’ai tout de même pu apprécier certains pans du récit, ainsi que la romance en soi. La relation entre Gabrielle et Charles était vraiment intéressante et c’est l’élément principal qui ne m’a pas poussé à abandonner ma lecture, bien que la fin soit précipitée et gnangnan. Mais ça, c’est ajouter une couche au manque de profondeur et cela reste mes goûts personnels.


Puis, ce qui m’a le plus dérangé… l’écriture. Autant la narration était plaisante à lire, comportait des métaphores intéressantes et des tournures poétiques, autant les dialogues étaient affreux.


La révision linguistique de ce roman était tout simplement catastrophique. Excusez-moi le terme, mais c’est le seul mot qui me vient.


Les « que », « qu’il » et « qu’elle » pour chaque incise, c’est non. C’est fortement critiqué par plusieurs enseignants de création littéraire et de révision professionnelle. C’est accepté lorsqu’il est question du narrateur à la première personne, mais la majorité va pousser la formulation « é-je » pour éviter de rendre le texte lourd. Donc pour les personnages secondaires, c’était pénible à lire.


Pour ceux qui ne voient pas ce que je veux dire, voici des exemples :


« que s’est inquiétée Justine », « que s’est interrogée Justine », « que Justine a crié », « que Justine a déclaré », « que j’ai essayé de l’encourager », bref !


Pour ajouter une touche d’humour : Justine avait beaucoup de présence!


Le problème ici, c’est que non seulement les « que » alourdissaient le texte, ceux-ci rendaient parfois les phrases impossibles à comprendre. Je pourrais parler aussi du fait que de mauvais verbes ont été utilisés, des virgules mal placées, un manque d’ordre syntaxique et des mots manquants, mais vraiment ce qui m’a choquée le plus c’est le « J’ai le dos en compote, qu’il a rompu le silence ». « Qu’il a rompu le silence » comme incise de dialogue ! En gros, le « Dit-il ». Pardonnez mon français, mais what the actual fuck? Il y en avait d’autres, mais celui-là était de loin le pire.


J’avais donc devant moi une narration agréable, mais des dialogues mal travaillés et surtout, extrêmement mal révisés.


De façon générale, j’ai découvert une auteure intéressante, mais qui ne m’a pas convaincue avec ce roman. Je tenterais de la relire avec une autre de ses œuvres dans un futur plus ou moins rapproché.


 



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