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La "vraie" littérature"


J’ai mis des guillemets au mot « vraie » devant littérature dans le titre pour plusieurs raisons. La première ? Je crois que le terme est insultant. La deuxième ? Il y a une seule littérature. Plus nous avançons dans le temps, plus nous trouvons la nécessité de catégorisé, d’étiqueté tout ce qui nous entoure. Regardez autour de vous et cherchez quelque chose qui n’a pas d’étiquette ou un adjectif qui décrit ses semblables. Difficile n’est-ce pas ? Eh bien c’est la même chose avec la littérature.

Certains, comme moi, croient qu’il n’existe qu’une seule littérature et celle-ci est classé par genre et sous-genre. Un livre, c’est un livre. Que ce soit un recueil de poésie, un roman de science-fiction, un album pour enfant, un guide automobile ou un livre de recettes. Bien entendu, il faut des classifications, surtout en librairie, et pour savoir ce qu’on achète et qu’on lit. Mais diviser les livres en « vraie » littérature et en « para » littérature ? Ce qui, au passage, exclut également les livres comme les guides et autres œuvres qui n’ont pas de catégories. Certains poussent même à dire que ce ne sont pas des livres et c’est la raison pour laquelle ils n’ont pas de genre littéraire. Excusez-moi un moment que j’aille crier dans mon oreiller.

Un livre, c’est un livre. Ce n’est pas parce que tu lis un guide automobile que tu n’es pas un lecteur. Et ce n’est pas parce que tu lis Proust encore et encore que tu es supérieur au lecteur qui lit Patrick Sénécal ou Bryan Perro.

Pour aller en profondeur sur le sujet, je crois qu’il est nécessaire de sortir certaines définitions. J’ai parlé plus haut de paralittérature, voici ce en quoi consiste ce terme selon Wikipédia :


La paralittérature regroupe toutes les formes d'écrits qui se situent en marge de l'institution littéraire, autrement dit le corpus des textes dont le statut littéraire est rendu incertain par l'absence de reconnaissance sans être pour autant pleinement identifiable à un autre régime d'écriture (comme l'histoire, le journalisme, etc.). On emploie cette notion surtout pour désigner les différentes formes de littérature populaire, comme la littérature de colportage, le roman d'aventure, le roman policier, le roman de gare, la science-fiction, le roman d'amour, etc., genres où l'ambition littéraire semble céder le pas au plaisir immédiat du lecteur ou à l'appât du gain que ce plaisir laisse envisager.

Avouez que vous ne l’aviez pas vu venir celle-là ? En gros, selon la définition de la paralittérature, vous lisez de la littérature populaire qui est considérée comme de la fausse littérature. Mais en quoi consiste donc la « vraie » littérature ? On parle ici de littérature intellectuelle regroupant recueils, essais, nouvelles, articles scientifiques et livres classiques comme les œuvres philosophiques de Montaigne et Rousseau, les pièces de théâtre de Shakespeare et Molière, et si vous êtes malchanceux, vous tomberez sur des livres de Gauvreau et de Proust.

C’est là que je trouve le tout insultant. En quoi un essai ou une nouvelle est plus de la littérature qu’un Conte interdit ? C’est un livre, avec des mots, avec une bonne histoire imaginée. Détrompez-vous, l’essai et les nouvelles ne sont pas nécessairement biographiques. Au contraire, la majorité est fictionnelle. Alors pourquoi est-ce qu’on sépare deux genres qui sont aussi bon l’un que l’autre ? Pourquoi pointe-t-on du doigt les lecteurs de policier, de fantastique, d’horreur, de romance ? Pourquoi pointe-t-on du doigt ceux qui lisent du jeune adulte et du jeunesse ? Pour moi, ça ne fait aucun sens. On devrait être heureux que les gens lisent tout court.

Avant, on parlait de « littérature blanche » et de « littérature de genre ». Je crois que les termes ont fait polémiques, mais leur catégorisation évoquait simplement une littérature vierge de genre (un essai est un texte réflectif par exemple). Dans ces livres-là, on ne trouve pas les genres « populaires » qui sont regroupés dans l’autre catégorie.

Selon moi, c’est beaucoup plus approprié d’utiliser les termes blancs et de genre que de parler de vraie littérature et de paralittérature (fausse littérature). En tant qu’auteure de « fausse » littérature, et surtout en tant que consommatrice assidue de ce genre de livre, je trouve ça vexant et inapproprié de mettre en caste les livres. Il y a d’excellents auteurs des deux côtés, comme il y en a des moins bons. Ça ne sert à rien de taper sur la tête des écrivains « populaires » simplement parce qu’ils écrivent un genre différent. Et oui, c’est possible que ceux-ci vendent plus. Mais je rassure les auteurs de « vraie » littérature qui s’insurgent face aux écrivains de paralittérature : les probabilités que votre lectorat aille soudainement s’acheter une trilogie fantasy est très basse. Que tout le monde reste calme et se prenne un bon livre.


Et vous ? Êtes-vous plus du genre à lire des livres classiques ou des livres de genres ?


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