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La chasse-galerie de Gabriel Thériault


TITRE : La chasse-galerie

AUTEUR : Gabriel Thériault

MAISON D'ÉDITION : ADA

COLLECTION : Les contes interdits


GENRE LITTÉRAIRE : Horreur et Science-Fiction

NOMBRE DE PAGES : 220


SYNOPSIS : Des bûcherons assoiffés d’émotions fortes.


Des drogues dures qui ont remplacé le petit rhum.


Un Mal que l’entendement ne peut comprendre ou une hallucination qui entremêle les pensées?


Des êtres sans visages ou des têtes sans conscience?


Lisez bien. Regardez bien. Là ! Est-ce le diable que vous avez vu? Hélas, ces choses de l’abîme peuvent prendre bien des visages, selon le regard qu’on leur jette…


Dans cette chasse-galerie sur l’acide, les Contes Interdits plongent la main dans le terroir québécois pour le remuer et trouver ce qui pourrit là-dessous. La légende, repeinte aux couleurs noires de l’effroi, en ressort profondément changée, éclaboussée de sang.





MON AVIS :


Pour s'attaquer à la chasse-galerie pour une adaptation, il faut du cran. Je salue l'auteur d'en avoir eu, surtout en sachant que de base, la légende québécoise a déjà une touche assez horrifique. Néanmoins, je n'ai pas été charmée par l'histoire ni par la plume de l'auteur. À mon avis, le potentiel était grand, et ce même dans l'idée lancée au début par Gabriel Thériault. C'est la suite des choses qui m'ont fait décrocher.

Je suis une lectrice qui aime avoir une réponse rationnelle et quand il n'y en a pas, j'ai besoin de ressentir l'ambiance du non rationnel dans le roman. Je dois savoir que je n'aurais pas de réponse à la fin, dès le début, ce qui n'était pas le cas quand j'ai commencé ce livre-ci. La drogue, les hallucinations, les choses étranges, la maladie, encore là, tout peut s'expliquer par une psychose ou jouer un peu sur cette drogue sans nom qui peut causer des dommages importants. Tout le potentiel était là pour créer le chaos. À mes yeux, l'inclusion de la science-fiction a gâché ce potentiel et l'histoire avec. Si, dès le départ, la sci-fi avait pris une place importante, ça aurait pu être différent, mais dans sa construction, je n'ai pas du tout été convaincue et pire, j'ai été déçue de la fin. Plus j'approchais de la finale, moins j'étais intéressée par ma lecture, ce qui est un problème en soi.


Malgré tout, il y a eu de bons côtés au livre. J'ai trouvé les personnages très bien construits. Leur personnalité se distingue et aucune ne se répète. On voit très vite qui on apprécie et qui on n'apprécie pas. Personnellement, je me suis beaucoup attachée à Jacques même si ce n’est pas l’oncle de l’année. J’ai aimé sa façon de penser, son petit côté paternel.


Autre point positif, la ligne directrice n'a jamais dévié. Même si la science-fiction n'était pas là dès le départ, je n'ai pas senti que, soudainement, c'était parti en cacahuète, non. Il y a eu une construction et l'auteur savait dès le début ce qu'il faisait et pour ça, c'est un point positif même si je n'ai pas aimé. Puis, il y a les ressemblances avec la légende populaire. Le canot est remplacé par un Ford, mais outre ça, on est bien dans l'ambiance légendaire de la chasse-galerie comme on la connaît tous. D'avoir choisi l'Abitibi en plus, très bon choix.


Un autre point positif, c'est sur la réflexion qu'apporte le roman. En fait, je rectifie, c'est un point positif, comme un point négatif. Le personnage de Xavier étudie en sociologie à l'UQAM et sont alertes des problèmes sociétaires comme le racisme, les doubles standards et le privilège blanc. Ainsi, à plusieurs reprises, il va parler de ces enjeux et même qu'à un moment, il va refuser de se faire toucher par une prostituée en lui disant qu'il est gelé et qu'il ne pouvait pas lui donner son consentement. C'est très engagé et humaniste comme texte. Mais je dirais aussi un peu trop. Les informations se répètent et deviennent lourdes et lassantes. Je crois que l'auteur l'a fait exprès, mais Xavier devient rapidement radical et épeurant. Je conçois que ce soit un livre d'horreur, mais j'ai été plus apeuré des propos du protagoniste que des "zombies-extraterrestre". Je l'ai trouvé antipathique à toujours juger les autres en misant sur les stéréotypes. Personne n'est bien, sauf lui, le sauveur des minorités. Je sais que c'est poussé à l'extrême, mais je ne pense pas que c'était nécessaire. C'était même désagréable à la lecture. Il y a manière à sensibiliser sur les enjeux sans faire du personnage principal un stéréotype montréalais privilégié. Et plus il répète les mêmes informations, plus c'est frustrant et agaçant. Ce point a donc deux côtés de médaille.

Les répétitions ont été ce qui m'a fait le plus décrocher de la plume de l'auteur. J'ai eu énormément de difficulté à m'immerger dans l'histoire, à visualiser les lieux, les kinda-créatures, l'ambiance, bref presque tout. L'écriture de Gabriel Thériault est très poétique, mais très évasive où plusieurs comparaisons inutiles viennent se glisser au lieu d'aller au point. On tourne autour du pot pour faire joli, en plus de souvent répéter les mêmes métaphores, ce qui en alourdit le texte. On a un texte beau, mais, pour moi, pas un texte ressenti.


Adapter la chasse-galerie était un défi de taille pour l'auteur et il avait le potentiel pour bien réussir, mais pour moi ça n'a pas réussi. Je sais que pour les fan finis de science-fiction, ce conte interdit pourrait vous paraître merveilleux, je rappelle toujours que c'est une opinion personnelle. Je crois que c'est à chacun de lire et d'y voir sa perception de l'histoire.

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