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Je suis là de Christine Eddie


TITRE : Je suis là

AUTEURE : Christine Eddie

MAISON D'ÉDITION : Alto


GENRE LITTÉRAIRE : Fiction inspirée d'un fait vécu.

NOMBRE DE PAGES : 140


SYNOPSIS : Angèle voyage sans bagages. Elle croit au destin et ne tourne pas le dos aux miracles. Personne ne lui veut du mal. Pas depuis qu'un tir groupé d'infortunes l'a prise pour cible. Pas depuis que la vie lui a offert le plus grand des bonheurs pour, peu après, le lui arracher et la jeter sur une île déserte.


Presque quatre ans plus tard, l'île d'Angèle s'est repeuplée. À Shédiac, où elle vit entourée de voisins parfois turbulents et d'une tribu de meneuses de claques, elle compte les heures et apprivoise le mode d'emploi de sa nouvelle existence.


C'est une histoire vraie, mais ce n'est pas tout à fait la vérité. Plutôt un récit à moitié inventé, un refrain consolateur où ailes rime avec embellie et force, avec mémoire. La preuve que l'imagination a toujours le dernier mot.





MON AVIS :


Savez-vous comment je suis tombée sur ce livre ? Petite anecdote. J’étais à la librairie Chouinard, juste un peu avant Noël. C’était le temps du magasinage et clairement la limite de personnes dans l’établissement avait été dépassée d’une ou deux. Bref, je cherche un livre. Incapable de le trouver, je dois attendre que la commis finisse avec un client pour le lui demander. En attendant, je zieute les tables et autres tablettes. Pour une bookaholic comme moi, c’est la pire chose à faire, sauf si vous voulez sortir d’une librairie avec dix livres de plus que prévu. Soudainement, je vois du mauve sur l’étage inférieur de la table. Je me penche et tombe sur Je suis là de Christine Eddie. La C4 m’a intrigué et j’ai perdu mon tour auprès de la commis, alors que ma mère m’attendait dans la voiture. Assise sur le sol de la librairie, je feuilletais ce livre, ainsi que son ami Parapluies, de la même auteure. Je n’ai pas pu m’en empêcher, je les ai pris avec moi (ainsi que le livre que j’ai finalement trouvé) et je me suis fait sermonner par ma maman (true story).


Mais là que j’ai terminé le livre, je peux vous dire que ça en a valu la peine. Je remercie également ce client de trop et l’occupation de cette journée qui, par un heureux hasard, mené vers l’histoire d’Angèle Clavet, un peu comme si cette Acadienne, à travers les mots de l’auteure, m’avait annoncé sa présence.


Je vais commencer avec le seul élément négatif que j’ai à donner au livre et c’est que j’ai eu un peu de difficulté avec la ligne du temps de l’histoire. Je n’étais pas certaine où je devais me situer dans l’histoire, si c’était avant ou après l’accident, où elle se trouvait. Ça l’a pris une trentaine de pages avant que ça se replace et que je m’oriente. Outre ce détail, le roman est un bijou.


Dès les premières pages on rencontre une voix narratrice qui raconte de façon poétique son quotidien et des anecdotes. À travers les pensées d’une Angèle semi-fictive, on retrouve un côté humoristique, presque sarcastique assez agréable. On tasse les préjugés, la douleur, les complications, les incapacités et on met de l’avant le bonheur et la chose la plus importante qui soit : la vie. Parce que c’est le message qui est souligné dans le livre : il faut vivre. À plusieurs moments dans le récit, on prend conscience du handicap d’Angèle, prisonnière de son corps à cause de son lockdown syndrome, pourtant ça ne l’empêche pas de vivre et de rayonner. La résilience, le courage, les émotions nous submergent chaque page. On se lie d’amour aux personnages, à ceux plus rocambolesques et à ceux qui viennent en aide au quotidien de la narratrice.


Les images sont fracassantes, les métaphores nous font voyager, on peut aisément comprendre sans avoir un langage soutenu. On comprend les épreuves d’Angèle, on souligne ses péripéties, on ressent les mots qui à part ne signifie rien, mais que, dans le contexte du chapitre, prend une place importante. J’ai vraiment adoré le concept et la façon dont tout avait été mis en place pour rappeler l’existence de la jeune acadienne.


Deux autres éléments que j’ai beaucoup aimés, ce sont les définitions et les références. Premièrement, à quelques endroits dans le texte, l’auteur a incorporé des définitions exemple de « sous-drame » et de « vrai drame », non pas en citant le Petit Robert, mais en donnant un (ou plusieurs) exemple de la signification de ce mot-là. Pour Angèle, que signifie un vrai drame, elle qui est dans un fauteuil roulant, incapable de bouger autre chose que les paupières et son petit doigt? Pour elle, c’est perdre l’amour de ses filles. C’est très puissant et poignant comme image, comme définition et ça ajoute au texte déjà très émotif. Je me permets une parenthèse pour parler du petit doigt qui a amené beaucoup d’espoir et une légèreté au récit. Voir cette bulle de bonheur a fait du bien. Même si le texte n’est pas lourd à lire, il est lourd de sens. Un élément comme ça est venu adoucir le tout. Deuxièmement, pour les références, j’ai trouvé ça amusant de voir le travail de quelqu’un cité ou mis de l’avant. Il y en a plusieurs et normalement ça n’a aucune utilité, alors que dans Je suis là, ça apportait du poids à l’histoire.


Je ne sais pas quoi dire de plus sur ce livre que j’ai simplement trouvé magnifique. Il y a des lectures qui font du bien, d’autres qui font réfléchir, alors que certaines effraient. Et il y en a d’autres, comme Je suis là de Christine Eddie qui fracasse, pulvérise tout sur son passage et ravage les émotions du lecteur.


À travers courage et résilience, l’histoire d’Angèle Clavet n’est pas oubliée, au contraire, elle brille de mille feux, comme les étoiles dans le ciel de Shédiac.


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