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Embrasser le chaos d'Andrée-Anne Brunet


TITRE : Embrasser le chaos

AUTEURE : Andrée-Anne Brunet

MAISON D'ÉDITION : Libre Expression


GENRE LITTÉRAIRE : Contemporain

NOMBRE DE PAGES : 208


SYNOPSIS : « Ce que t'as fait est tellement con qu'en ce moment je te déteste. Je n'y peux rien, je t'en veux. Tu m'abandonnes comme un vieil emballage de papier ciré souillé par du glaçage de donut séché. Un beigne à l'érable, ton préféré. Je t'en veux. Je t'en veux tellement que, si t'étais pas déjà mort, j'te tuerais. »


Malorie vient de perdre son grand frère tant aimé, Arnaud, dans un bête accident. En vidant son appartement, elle tombe sur un carnet retraçant son récent voyage en solo en Islande. Appelée par les mots d'Arnaud, elle décide de reproduire son roadtrip. Est-ce un hommage ou une tentative de le faire revivre d'une certaine façon ? Peu importe. C'est peut-être simplement ce dont elle a besoin pour faire la paix avec sa disparition. Dans le pays de l'hiver, Malorie traversera des tempêtes de neige, mais également des tempêtes intérieures qu'elle n'aura d'autre choix que d'affronter.

MON AVIS :


Premièrement, je tiens à remercier Katherine Daigle qui m’a offert ce livre lors de l’événement « En avril, donne un livre ». Sans s’être consultée, elle a réussi à choisir un roman qui était dans ma pile à acheter. J’ai tout de suite été envoutée par la couverture et le synopsis. Je savais que ce serait le genre de récit qui pouvait me plaire et la réalité a été que j’ai eu raison.

J’ai classé en mots-clés « feel good » concernant l’œuvre, même si le sujet principal est le deuil de Malorie après l’accident qui a coûté la vie de son frère Arnaud. Pourquoi « feel good » ? Parce que malgré le sujet difficile et sensible, j’ai trouvé l’histoire belle et douce. Il y avait quelque chose de paisible, malgré la tristesse des personnages et la détresse flagrante de Malorie à travers son périple en Islande. Au début, on ne le réalise pas tout de suite, mais plus elle avance dans le journal de bord de son frère et qu’elle est confrontée à ses propres expériences, on ressent tout ce qu’elle vit. Ça en est percutant.

En fait, le livre en soi percute le lecteur. Tourne une page et hop un coup, une autre page et le souffle vous coupe. Malorie s’adresse à son frère décédé et j’ai eu l’impression d’être une voyeuse dans l’intimité de leur relation fraternelle. Et je crois que ce qui m’a le plus touché, c’est que je me suis imaginé faire la même chose si mon frère devait me quitter de façon précoce. Il avait une honnêteté dans les propos de la jeune femme qui m’a fait penser à moi. En fait, elle parle à son frère et à la vie de façon crue. Elle est blessée, elle vit son deuil et l’auteure arrive à nous le faire sentir par sa façon d’écrire l’histoire.

C’est rare que je partage des extraits, mais ici je crois qu’il est important de vous montrer ce que je veux vous dire par des propos qui fessent :

À mon réveil, j'avais les doigts de la main gauche fermement enroulés autour du pendentif. J'ai encore la trace du cœur dans la paume. J'ai l'impression qu'il bat à l'intérieur de ma main. Si je lui fais un massage cardiaque, est-ce que ça te ramènera à la vie ? - Embrasser le chaos, page 81.

L’auteure a une sublime plume, très poétique, et elle sait mettre les bons mots aux bons moments, ce qui dégage des émotions assez intenses, du moins, c’est ce que j’ai vécu. J’ai été touchée, j’ai été frustrée en même temps que Malorie, parfois mal à l’aise (la piscine... oh là là !) et dégoûtée. J’ai réussi à sentir, bien malgré moi, le requin fermenté, quoique je ne peux m’en faire qu’une vague idée. C’est un talent brut que de faire vivre complètement le lecteur à travers les mots d’une histoire et pour ça, je lève mon chapeau à Andrée-Anne Brunet.


Ce que j’ai adoré de l’histoire, c’est qu’on réussit à s’attacher à Arnaud même s’il n’apparaît pas dans le récit outre à travers des flashbacks vécus par Malorie. Il est mort, pourtant, je l’ai senti bien vivant. Quant à la jeune femme, j’ai eu envie de lui faire un câlin tout le long de ma lecture. J’aime comment elle suit l’itinéraire de son frère et lui parle comme s’il était là. Ça apporte une beauté au récit, malgré la tristesse ambiance qui pèse sur la trame narrative. C’est contradictoire, je sais, mais c’est comme ça que je l’ai ressenti.

La raison pour laquelle je n’ai pas mis 5 étoiles et que ce ne fut pas tout à fait un coup de cœur, c’est que j’ai trouvé qu’il manquait un je-ne-sais-quoi au livre pour le rendre parfait. Je ne saurais vraiment pas dire quoi. Peut-être, ironiquement, une touche de rêve de plus? Une profondeur sur l’Islande ? Plus d’Arnaud ? Vraiment, je ne sais pas, mais j’ai ressenti ce petit manque qui a fait en sorte que je n’ai pas trouvé le roman 100% parfait.


Je n’hésiterai pas à lire un autre livre de cette auteure, car j’ai été touchée par son écriture et par cette manière brute de dire les choses que souvent, les autres gardent silencieusement pour eux. Il faut partager les tabous, même si c’est en voyageant à l’autre bout du monde.



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